Voir la fleur en bouton ICI.
1 – Pour sauver le capitaine Hollande, une seule solution : la cohabitation !
Décidément, la popularité du président normal et de son Premier ministre - comment s’appelle-t-il déjà ?- se détricote encore plus vite que les réformes fiscales sarkozystes. Si ne rien faire ne permet plus de passer inaperçu et d’échapper aux critiques, à quoi servent dix années d’apprentissage intensif de l’inaction à la tête du Parti socialiste ?
Comme le « dur » des réformes n’est encore ni mis en œuvre ni même annoncé et que la montée du chômage et la baisse de tout le reste sont bien enclenchées, l’heure hollandaise est déjà grave et presque désespérée.
Ne souhaitant pas succomber au travers trop français de la critique systématique, notre Pot aux Roses de la semaine sera résolument constructif. Et nous dirons à notre président : une seule solution, la cohabitation !
Puisque, tout en tirant les ficelles dans l’ombre, François Hollande a décidé d’enfiler ostensiblement les charentaises de Vincent Auriol, Henri Queuille ou Paul Deschanel, il serait plus reposant pour sa santé mentale de prendre réellement de la distance avec la gestion des affres françaises et d’installer un solide et incontestable pare-feu entre son auguste fonction et la misère de l’action gouvernementale. Pour cela, un Premier ministre de cohabitation serait idéal. Du reste, aucun président sortant n’a pu jusqu’à présent, sous la 5ème République, être réélu sans mettre en place pareil dérivatif au courroux populaire. Un Premier ministre de droite aurait plus de quatre ans pour boire le calice jusqu’à la lie et la réélection de François Hollande serait une promenade de santé en 2017. Sous la seule réserve que Brégançon et la Lanterne, à Versailles, restent incontestablement dans son apanage, la quiétude et la normalité de notre Président trouveraient dans cette situation la garantie absolue de leur plein épanouissement.
Comment agir ? Il faut procéder rapidement, avant que son image personnelle ne soit trop écornée. Et profiter aussi des chicayas internes d’une UMP qui n’a pas encore désigné de nouveau chef et ne peut prématurément faire revenir l’ancien. Si aucun leader ne s’y distingue pour occuper l’Hôtel de Matignon, il sera toujours possible de faire appel à Dominique de Villepin, orfèvre ès-dissolution et fin connaisseur des lieux.
Le prétexte à un retour anticipé aux urnes ? Il est tout trouvé. Que François Hollande soumette au Parlement une loi organique relative à la règle d’or aussi inacceptable par l’opposition de droite que par le Front de gauche et les souverainistes du Parti socialiste. Si besoin est, un vote à bulletin secret et des consignes discrètes d’auto-torpillage feront l’affaire. Le rejet du texte serait un excellent motif pour dissoudre l’Assemblée. D’ici un mois ou deux, la baisse de popularité du gouvernement sera rude mais pas encore catastrophique. Elle devrait suffire à assurer à la droite une majorité sans pour autant lui permettre d’avoir les coudées franches dans son exercice du pouvoir, le Sénat et l’Elysée restant à gauche. Tout sera en place pour le retour triomphal de Hollande 2017 et les élections intermédiaires, dès 2014, permettront aux Socialistes de garder leur mainmise sur ce à quoi ils tiennent le plus : les collectivités locales.
Allons capitaine François, soyez raisonnable : la cohabitation c’est maintenant !
2 – Le déconnecté de l’Elysée
Pour le cas aussi regrettable que probable où nos conseils désintéressés ne seraient pas pris au sérieux, nous reviendrons sur le discours de Châlons-en-Champagne, premier tournant martial et théâtralisé d’un quinquennat d’ores et déjà plus inquiet que normal.
Tout a été dit ou presque sur l’aveu présidentiel que la crise est grave, historique, terrible, planétaire et bla, bla, bla. Le noiraud et honni prédécesseur, dont l’hôte actuel de l’Elysée ne prononce jamais le nom même s’il y pense constamment, en est rétroactivement acquitté. Sarkozy disait : « j’ai besoin de vous ». Hollande dit désormais la même chose. Et les Français peuvent comprendre : « vos impôts vont augmenter ». La première vraie morsure contre les classes moyennes et populaires, après la suppression du régime de défiscalisation des heures supplémentaires, sera l’absence d’actualisation du barème de l’impôt sur le revenu pour tenir compte de l’inflation. Viendra ensuite une bonne rasade de CSG ou assimilée.
Ce qui est toutefois troublant dans la méthode hollandaise pour s’engager sur ces chemins austères, est l’incapacité à formuler concrètement l’appel à l’effort. Il y a une forme de déconnection entre le diagnostic et l’ordonnance qui ne peut qu’inquiéter le patient. Quitte à dramatiser, autant en profiter pour dire tout de suite qui va passer à la casserole et comment. L’idée que ne pas nommer permet d’endormir l’opinion et de procéder aux ponctions et aux équarrissages dans la douceur est contre-productive par les temps qui courent. Les Français s’attendent à être tondus et ne pas donner de précisions ne fait qu’entretenir l’angoisse et n’aboutira qu’à galvaniser les résistances quand le peuple commencera à gronder. Ayrault, Moscovici, Cahuzac et tutti quanti doivent monter à la tribune de l’Assemblée pour nous dire quels portefeuilles vont tomber et le dire vite. Leur clientèle électorale de fonctionnaires sera touchée : autant ne pas lui laisser le temps de se raidir.
Bon, c’en est fini cette semaine de l’esprit constructif, nos lecteurs risquent de se demander si nous ne cherchons pas une gratification quelconque. Il faut que les choses soient ab-so-lu-ment claires : nous ne sommes pas masochistes.
3 - Déconfits d’intérêts
Apprenant la nomination d’Audrey aux Inrocks, nous avions immédiatement pointé les risques de Pulvarisation des conflits d’intérêt, réels ou soupçonnés. Plutôt que le Monde ou Libé, les ministres devraient lire Atlantico, moins cher et plus utile. Si Moscovici est retors, le coup de la désignation de la banque où œuvre Pigasse est bien joué et Montebourg bien attrapé. Personne ne semble désormais en mesure de faire cesser les tirs tendus entre les deux casemates de l’économie administrée qui se démentent et se recadrent mutuellement à coup de communiqués officiels. Quant aux procès en diffamation, ils vont devenir monnaie courante au sein même de l’oligarchie socialiste. D’ordinaire, ce genre de pataquès apparaît dans les gouvernements en fin de vie. C’est bien connu : l’Histoire accélère.
Il faut dire que Moscovici a décidé de s’inspirer des méthodes de Montebourg et que cela fait un crocodile de trop dans le marigot de Bercy. Le ministre du redressement productif espérait commander aux entreprises françaises en réorientant leur stratégie.
Voilà celui de l’économie indiquant à l’Opep qu’elle va devoir baisser les prix du brut pour ne pas incommoder la France ! Face à tant d’ambition, même Montebourg en reste coi. Depuis Rostand, nous savons que le coq gaulois fait se lever le soleil en chantant.
4 - Ra(ba)joy
Ces Espagnols sont des filous ! Rajoy propose un plan d’émission d’eurobonds qui, s’il est entériné par Merkel, fera que ces Ibères sans scrupule passeront les premiers au pingre guichet du renflouement, sous prétexte qu’ils ont, eux, commencé à discipliner leurs dépenses, ce qu’un certain voisin du Nord n’a pas encore fait pour cause de présidence normale.
Sachant que Monti est au mieux avec la cousine germaine, que restera-t-il à la France, si ce n’est pouvoir emprunter à des taux supérieurs à ceux qu’elle obtient aujourd’hui ? Il fut un temps où Allemands et Français allaient en tandem. Quelle tristesse ce serait de voir Espagnols et Italiens monter dans une Mercedes et nous coltiner la route à pieds.
5 – Ils étaient 3 millions
Et par un prompt renfort, ils arrivèrent à 4 ou 5 millions d’ici à la fin d’un mandat. Sauf qu’heureusement des emplois d’avenir vont être massivement créés. Et l’avenir de l’économie française, c’est bien connu, ce sont des jobs à durée et rémunération limitées dans les associations et les collectivités locales. Il faut toujours saluer la cohérence d’une politique.
1 – Pour sauver le capitaine Hollande, une seule solution : la cohabitation !
Décidément, la popularité du président normal et de son Premier ministre - comment s’appelle-t-il déjà ?- se détricote encore plus vite que les réformes fiscales sarkozystes. Si ne rien faire ne permet plus de passer inaperçu et d’échapper aux critiques, à quoi servent dix années d’apprentissage intensif de l’inaction à la tête du Parti socialiste ?
Comme le « dur » des réformes n’est encore ni mis en œuvre ni même annoncé et que la montée du chômage et la baisse de tout le reste sont bien enclenchées, l’heure hollandaise est déjà grave et presque désespérée.
Ne souhaitant pas succomber au travers trop français de la critique systématique, notre Pot aux Roses de la semaine sera résolument constructif. Et nous dirons à notre président : une seule solution, la cohabitation !
Puisque, tout en tirant les ficelles dans l’ombre, François Hollande a décidé d’enfiler ostensiblement les charentaises de Vincent Auriol, Henri Queuille ou Paul Deschanel, il serait plus reposant pour sa santé mentale de prendre réellement de la distance avec la gestion des affres françaises et d’installer un solide et incontestable pare-feu entre son auguste fonction et la misère de l’action gouvernementale. Pour cela, un Premier ministre de cohabitation serait idéal. Du reste, aucun président sortant n’a pu jusqu’à présent, sous la 5ème République, être réélu sans mettre en place pareil dérivatif au courroux populaire. Un Premier ministre de droite aurait plus de quatre ans pour boire le calice jusqu’à la lie et la réélection de François Hollande serait une promenade de santé en 2017. Sous la seule réserve que Brégançon et la Lanterne, à Versailles, restent incontestablement dans son apanage, la quiétude et la normalité de notre Président trouveraient dans cette situation la garantie absolue de leur plein épanouissement.
Comment agir ? Il faut procéder rapidement, avant que son image personnelle ne soit trop écornée. Et profiter aussi des chicayas internes d’une UMP qui n’a pas encore désigné de nouveau chef et ne peut prématurément faire revenir l’ancien. Si aucun leader ne s’y distingue pour occuper l’Hôtel de Matignon, il sera toujours possible de faire appel à Dominique de Villepin, orfèvre ès-dissolution et fin connaisseur des lieux.
Le prétexte à un retour anticipé aux urnes ? Il est tout trouvé. Que François Hollande soumette au Parlement une loi organique relative à la règle d’or aussi inacceptable par l’opposition de droite que par le Front de gauche et les souverainistes du Parti socialiste. Si besoin est, un vote à bulletin secret et des consignes discrètes d’auto-torpillage feront l’affaire. Le rejet du texte serait un excellent motif pour dissoudre l’Assemblée. D’ici un mois ou deux, la baisse de popularité du gouvernement sera rude mais pas encore catastrophique. Elle devrait suffire à assurer à la droite une majorité sans pour autant lui permettre d’avoir les coudées franches dans son exercice du pouvoir, le Sénat et l’Elysée restant à gauche. Tout sera en place pour le retour triomphal de Hollande 2017 et les élections intermédiaires, dès 2014, permettront aux Socialistes de garder leur mainmise sur ce à quoi ils tiennent le plus : les collectivités locales.
Allons capitaine François, soyez raisonnable : la cohabitation c’est maintenant !
2 – Le déconnecté de l’Elysée
Pour le cas aussi regrettable que probable où nos conseils désintéressés ne seraient pas pris au sérieux, nous reviendrons sur le discours de Châlons-en-Champagne, premier tournant martial et théâtralisé d’un quinquennat d’ores et déjà plus inquiet que normal.
Tout a été dit ou presque sur l’aveu présidentiel que la crise est grave, historique, terrible, planétaire et bla, bla, bla. Le noiraud et honni prédécesseur, dont l’hôte actuel de l’Elysée ne prononce jamais le nom même s’il y pense constamment, en est rétroactivement acquitté. Sarkozy disait : « j’ai besoin de vous ». Hollande dit désormais la même chose. Et les Français peuvent comprendre : « vos impôts vont augmenter ». La première vraie morsure contre les classes moyennes et populaires, après la suppression du régime de défiscalisation des heures supplémentaires, sera l’absence d’actualisation du barème de l’impôt sur le revenu pour tenir compte de l’inflation. Viendra ensuite une bonne rasade de CSG ou assimilée.
Ce qui est toutefois troublant dans la méthode hollandaise pour s’engager sur ces chemins austères, est l’incapacité à formuler concrètement l’appel à l’effort. Il y a une forme de déconnection entre le diagnostic et l’ordonnance qui ne peut qu’inquiéter le patient. Quitte à dramatiser, autant en profiter pour dire tout de suite qui va passer à la casserole et comment. L’idée que ne pas nommer permet d’endormir l’opinion et de procéder aux ponctions et aux équarrissages dans la douceur est contre-productive par les temps qui courent. Les Français s’attendent à être tondus et ne pas donner de précisions ne fait qu’entretenir l’angoisse et n’aboutira qu’à galvaniser les résistances quand le peuple commencera à gronder. Ayrault, Moscovici, Cahuzac et tutti quanti doivent monter à la tribune de l’Assemblée pour nous dire quels portefeuilles vont tomber et le dire vite. Leur clientèle électorale de fonctionnaires sera touchée : autant ne pas lui laisser le temps de se raidir.
Bon, c’en est fini cette semaine de l’esprit constructif, nos lecteurs risquent de se demander si nous ne cherchons pas une gratification quelconque. Il faut que les choses soient ab-so-lu-ment claires : nous ne sommes pas masochistes.
3 - Déconfits d’intérêts
Apprenant la nomination d’Audrey aux Inrocks, nous avions immédiatement pointé les risques de Pulvarisation des conflits d’intérêt, réels ou soupçonnés. Plutôt que le Monde ou Libé, les ministres devraient lire Atlantico, moins cher et plus utile. Si Moscovici est retors, le coup de la désignation de la banque où œuvre Pigasse est bien joué et Montebourg bien attrapé. Personne ne semble désormais en mesure de faire cesser les tirs tendus entre les deux casemates de l’économie administrée qui se démentent et se recadrent mutuellement à coup de communiqués officiels. Quant aux procès en diffamation, ils vont devenir monnaie courante au sein même de l’oligarchie socialiste. D’ordinaire, ce genre de pataquès apparaît dans les gouvernements en fin de vie. C’est bien connu : l’Histoire accélère.
Il faut dire que Moscovici a décidé de s’inspirer des méthodes de Montebourg et que cela fait un crocodile de trop dans le marigot de Bercy. Le ministre du redressement productif espérait commander aux entreprises françaises en réorientant leur stratégie.
Voilà celui de l’économie indiquant à l’Opep qu’elle va devoir baisser les prix du brut pour ne pas incommoder la France ! Face à tant d’ambition, même Montebourg en reste coi. Depuis Rostand, nous savons que le coq gaulois fait se lever le soleil en chantant.
4 - Ra(ba)joy
Ces Espagnols sont des filous ! Rajoy propose un plan d’émission d’eurobonds qui, s’il est entériné par Merkel, fera que ces Ibères sans scrupule passeront les premiers au pingre guichet du renflouement, sous prétexte qu’ils ont, eux, commencé à discipliner leurs dépenses, ce qu’un certain voisin du Nord n’a pas encore fait pour cause de présidence normale.
Sachant que Monti est au mieux avec la cousine germaine, que restera-t-il à la France, si ce n’est pouvoir emprunter à des taux supérieurs à ceux qu’elle obtient aujourd’hui ? Il fut un temps où Allemands et Français allaient en tandem. Quelle tristesse ce serait de voir Espagnols et Italiens monter dans une Mercedes et nous coltiner la route à pieds.
5 – Ils étaient 3 millions
Et par un prompt renfort, ils arrivèrent à 4 ou 5 millions d’ici à la fin d’un mandat. Sauf qu’heureusement des emplois d’avenir vont être massivement créés. Et l’avenir de l’économie française, c’est bien connu, ce sont des jobs à durée et rémunération limitées dans les associations et les collectivités locales. Il faut toujours saluer la cohérence d’une politique.