D'abord, prenez les armes et partez défendre le Louvre, envahi par les hordes sino-mandchoues des empereurs Kangxi et Qianlong. Les troupes des Huit Bannières campent au milieu de la galerie Richelieu et des salles réservées d'ordinaire à conter l'histoire du palais des rois de France. De magnifiques peintures, jades, textiles et autres ornements de la puissance du Céleste Empire nous montrent toute l'étendue du pouvoir de ces occupants mandchous qui surent très vite opérer une synthèse politiquement nécessaire avec les différentes castes de lettrés Han qui peuplaient l'administration.
Des dirigeants ayant régné des décennies, raffinés, équilibrés et cultivés, amoureux des arts et de la nature : cela vous propulse un pays au firmament planétaire. Leur réussite fut si parfaite qu'elle scella leur déclin : la croissance démographique était telle qu'elle ankylosa progressivement les structures politiques, rendant l'ensemble impérial ingérable avec les moyens de l'époque. Les Han se souvinrent alors qu'ils n'aimaient pas les occupants Mandchous et, pendant ce temps, les Occidentaux, un temps présents sous la seule forme de peintres de cour et de diplomates, se firent peu à peu agressifs.
En tout cas, une bien belle exposition.
Ensuite, allez admirer les collections cachées de la Comédie française puisqu'elle a consenti à ce qu'elles soient exposées au Petit Palais. Le ténébreux regard de Rachel, le frais minois de Jeanne Savary, la distinction raffinée de Sarah Bernhardt, l'émouvant récit manuscrit des derniers instants de Molière : en somme, les petits et grands trésors d'une troupe trop célèbre pour être vraiment connue.
Après cela, partez vous attendrir devant les aventures extraordinaires et extra-conjugales des grisettes et autres trottins, qui cousaient le jour pour les bourgeoises et séduisaient le soir leurs maris ou leurs étudiants d'enfants. Elles se dandident mutines à la maison de Balzac, menacée par ailleurs par des projets immobiliers delanoistes.
Enfin, c'est uniquement pour constater l'état de décérébration de la critique cinématographique que vous irez voir "Drive", qui tente soi-disant de rénover les codes du film noir. Passées des premières minutes bien maîtrisées où le réalisateur nous fait partager la fuite de braqueurs sauvés par le professionnalisme de leur chauffeur, ce film est peu à peu gagné par le vide de ses personnages et la pâleur de leurs aventures que des rasades d'hémoglobine ne parviennent pas à colorer vraiment. Un esthétisme creux au service d'un propos de même nature. Cette préciosité vaine a pourtant valu des critiques louangeuses à Nicolas Winding Refn depuis son passage à Cannes.
Des dirigeants ayant régné des décennies, raffinés, équilibrés et cultivés, amoureux des arts et de la nature : cela vous propulse un pays au firmament planétaire. Leur réussite fut si parfaite qu'elle scella leur déclin : la croissance démographique était telle qu'elle ankylosa progressivement les structures politiques, rendant l'ensemble impérial ingérable avec les moyens de l'époque. Les Han se souvinrent alors qu'ils n'aimaient pas les occupants Mandchous et, pendant ce temps, les Occidentaux, un temps présents sous la seule forme de peintres de cour et de diplomates, se firent peu à peu agressifs.
En tout cas, une bien belle exposition.
Ensuite, allez admirer les collections cachées de la Comédie française puisqu'elle a consenti à ce qu'elles soient exposées au Petit Palais. Le ténébreux regard de Rachel, le frais minois de Jeanne Savary, la distinction raffinée de Sarah Bernhardt, l'émouvant récit manuscrit des derniers instants de Molière : en somme, les petits et grands trésors d'une troupe trop célèbre pour être vraiment connue.
Après cela, partez vous attendrir devant les aventures extraordinaires et extra-conjugales des grisettes et autres trottins, qui cousaient le jour pour les bourgeoises et séduisaient le soir leurs maris ou leurs étudiants d'enfants. Elles se dandident mutines à la maison de Balzac, menacée par ailleurs par des projets immobiliers delanoistes.
Enfin, c'est uniquement pour constater l'état de décérébration de la critique cinématographique que vous irez voir "Drive", qui tente soi-disant de rénover les codes du film noir. Passées des premières minutes bien maîtrisées où le réalisateur nous fait partager la fuite de braqueurs sauvés par le professionnalisme de leur chauffeur, ce film est peu à peu gagné par le vide de ses personnages et la pâleur de leurs aventures que des rasades d'hémoglobine ne parviennent pas à colorer vraiment. Un esthétisme creux au service d'un propos de même nature. Cette préciosité vaine a pourtant valu des critiques louangeuses à Nicolas Winding Refn depuis son passage à Cannes.