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Limitless




Comme le plus souvent, ce n'est l'intention qui compte en art, mais la qualité de sa réalisation.

Sur un thème à nouveau affreusement banal (une pilule qui rend génial), le réalisateur de "Limitless" a réussi son coup car il a fait correctement son travail technique.



Limitless
Posez-vous honnêtement la question : refuseriez-vous d'ingérer une pilule qui vous rendrait les quatre-cinquièmes de vos capacités intellectuelles, laissées soi-disant en jachère par tous les êtres humains ? Au Delanopolis, on sauterait sur l'occasion pour faire plaisir à nos lecteurs et écrire d'une plume plus virtuose, c'est sûr ! L'intrigue, vous l'avez compris maintenant que vous avez croqué la sublime pastille, est bébête et le scénario tiré par les cheveux, quant aux acteurs, ils cabotinent à qui-mieux-mieux, le jeune héros parvenant, dans ce domaine, à faire la pige au vieux De niro, ce qui n'est pas un mince exploit !

Pourtant, l'écriture nerveuse, le peu de temps qui nous est laissé pour réaliser que rien n'est vraisemblable, les vues défilantes et ahurissantes de Manhattan, l'humour qui agit au bon moment pour nous rappeler que personne n'est dupe de cette histoire loufoque : la machine hollywoodienne fonctionne parfaitement, "just on time" pour éviter le ridicule et créer le plaisir.

N'hésitez donc pas à consommer "limitless" cette drogue euphorisante qu'on appelle un film et qui nous rend imbéciles, certes, mais heureux.

Mardi 14 Juin 2011
Serge Federbusch





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