1 - Hé, ho la dette !
Y-a-t-il un pilote et même un copilote dans l’avion européen ? L’information la plus inquiétante de la semaine est bien l’amorce d’une capitulation européenne face à Erdogan. Quand on parle d’Europe il faut désormais parler d’Allemagne puisque la France, seul contrepouvoir possible, est aux abonnées absentes. Mou-Président ne demande plus qu’une chose, qu’on le laisse dépenser tranquillement l’argent imprimé par Monsieur Draghi afin de préparer les élections.
Le problème est que l’Allemagne est dirigée par une chancelière dont la presse bien-pensante chantait les louanges il y a un an mais qui se révèle une piètre politicienne confrontée à des garnements comme Poutine ou Erdogan. Ce dernier, parfait exemple d’autocrate ottoman, exerce un chantage tout à fait décomplexé. Il laisse passer les clandestins vers la Grèce ou l’Italie puis fait mine de fermer le robinet à la condition expresse qu’on lui donne beaucoup d’argent et un nombre illimité de visas pour ses concitoyens. Il fait visiter à Merkel un camp de réfugiés Potemkine avec un comité d’accueil de houris voilées de blanc. C’est son visage souriant, même si Ataturk doit se retourner dans sa tombe. Au même moment, il montre l’ombre de sa dague en expliquant que s’il n’obtient pas rapidement satisfaction, il rouvrira les vannes de l’invasion. Le genre de manoeuvre dont autrefois Hitler était friand face aux vieilles démocraties bourgeoises comme on disait à l’époque.
Puisque l’Europe est faible, nul ne songe à dire au Grand Turc : chiche, dans ce cas nous rétablissons immédiatement les barrières douanières ! L’économie turque en serait durement affectée et le calife despotique fragilisé. On en revient encore et toujours au même problème : si les Européens veulent conserver leurs Etats providences, ils doivent faire cesser au plus vite l’afflux de pseudo-réfugiés qui dure depuis plus d’un an. Sinon, la pompe aspirante continuera d’agir.
Merkel a accumulé les bévues. Pour se faire pardonner sa dureté dans l’affaire de la dette grecque et se concilier les médias, elle a laissé plus d’un million de clandestins entrer en Europe et fait voler en éclat les principes des frontières communes. Elle espérait au passage fournir une main d’oeuvre bon marché à ses patrons car les coûts de production en Europe de l’Est ont augmenté et qu’il ne suffit plus d’estampiller «made in Germany» des produits fabriqués à Bratislava ou Cracovie.
Las ! Les soi-disant Syriens et autres Somaliens, Erythréens, Afghans, Pakistanais ou Sénégalais qui se sont engouffrés dans la brèche n’ont pas les mêmes prédispositions à l’obéissance et les mêmes comportements policés que les Turcs passés sous la moulinette laïque mise en place par Mustapha Kemal. Nul ne doit s’étonner que l’extrême-droite, aujourd’hui en Autriche et demain en Allemagne, fasse des progrès fulgurants.
Imaginons un instant que les frontières soient à nouveau grand ouvertes comme l’an dernier. Très vite, on compterait les arrivées par millions. En attendant, Merkel se déballonne. Elle a donné même suite à l’exigence d’Erdogan de poursuivre un caricaturiste en justice.
Au moins a-t-elle trouvé deux alliés américains : Obama et Bergoglio, plus connu par sa fonction de pape. Aussi dédaigneux l’un que l’autre des intérêts de l’Europe occidentale, ils l’incitent à continuer sur la voie d’une ouverture des frontières qui ne peut produire d’effets positifs qu’à des conditions inacceptables par les peuples d’accueil. La libre circulation des hommes est une bonne chose à la triple condition qu’elle ne soit pas motivée par la recherche d’avantages sociaux mais par le travail, qu’elle s’accompagne d’un régime pénal extrêmement sévère pour sanctionner les délinquants attirés par la richesse ambiante et, enfin, qu’elle prohibe le communautarisme pour éviter la constitution de micro-sociétés refermées. Bref, le Far West américain d’autrefois sans la fragmentation communautaire car la densité de population et la structure sociale de l’Europe ne la permettent pas. Il est significatif qu’Obama et Bergoglio viennent de pays marqués par une forte ouverture et la possibilité peupler de grands espaces.
Pour revenir à Angela, qui voulut faire l’ange et se retrouve à faire la bête, on ne peut que s’inquiéter de la voir se «hollandiser» à la vitesse grand V, c’est-à-dire alterner les attitudes et politiques contradictoires, en recherchant en permanence le sens du vent médiatique, uniquement mue par des calculs électoraux court-termistes.
2 - Nuit Debout : le Jurassic Park du gauchisme
Le sympathique besoin de s’exprimer sous la chape de plomb des médias dominants vire à la farce grotesque place de la République. C’est un concours Lépine des idées farfelues sur fond d’abolition fantasmée de la propriété privée, sauf celle des canettes de bière évidemment. Bientôt, comme le disait le savoureux Claude Allègre, on aura droit à des ateliers macramé.
Comment faire tâche d’huile, chers gauchistes ? Les traditionnelles occupations des théâtres subventionnés ne suffiront pas : elles ne font de mal qu’à vous-mêmes. Il faudrait vous faire une sacrée violence, lancer des invitations à la droite protestataire pour tenter une improbable alliance. Mais vous ne le pourrez pas. Quant à la jeunesse vraiment séditieuse, celle des banlieues, elle vous ignore, solidement endoctrinée par des islamistes qui vous méprisent.
Cet épisode de «Nuit debout» illustre à merveille la permutation des rôles politiques. Les fascistes et nazis d’autrefois sont majoritairement des ex-dominés, immigrés de deuxième ou troisième générations, qui ont trouvé en l’islam l’étendard de leur revanche.
Les petits bourgeois apeurés, qui se jetèrent naguère dans les bras du monstre, sont ceux qui, Charlie hier et Nuit debout aujourd’hui, vont communier sur la place des Teufs aménagée par la mairie de Paris. Ils ne savent à quels saints se vouer. Leurs cousins espagnols de Podemos envisagent même de réserver des plages aux femmes voilées à Valence ou Barcelone !
Et les résistants sont pour l’heure un attelage brinquebalant d’intellectuels nationalistes et/ou libéraux, de grands et moyens bourgeois inquiets pour leur patrimoine et leur progéniture, de prolétaires d’usines désaffectées, de Juifs et même, rendons-leur hommage, de femmes arabes qui voient clair dans les intentions islamistes. L’Histoire est un cocasse jeu à fronts renversés qui, de génération en génération, transforme le bon en méchant et vice-versa.
3 - Tchernollande
Comment rendre à nouveau fréquentable un espace politique dangereusement irradié ? C’est à cette dure tâche que Le Foll a décidé de consacrer son temps, les affaires agricoles françaises se portant si bien que leur ministre de tutelle n’a plus à s’en soucier. Sans doute faudra-t-il construire un sarcophage autour du président ? C’est peut-être à cette mission funèbre que se consacre Macron.
4 - Miracle électoral
On n’a pas assez commenté la formidable victoire du PS en la circonscription d’Ayrault. Vu les circonstances, cette place forte aurait dû elle aussi être emportée. Serait-ce que les Bretons sont décidément d’indécrottables socialistes ? Non. Il faut y voir le double effet d’une démobilisation électorale massive corrigée par le vote persistant des fonctionnaires, notamment territoriaux, acquis à la main qui les nourrit. Hollande doit déjà reprendre espoir en ses chances de réélection. Pour cela, deux objectifs : faire sombrer la vie politique dans une inconsistance telle que la plupart des citoyens s’en détourneront mais concentrer ses dernières forces budgétaires sur son noyau dur électoral.
5 - Miracle du chômage
Enfin ! Les emplois bidons, subventions massives à l’apprentissage, chèque de 2000 euros par embauche dans les PME, campagne de radiation et autres subterfuges ont permis de faire reculer significativement le nombre de demandeurs d’emploi. Quoi que ... si l’on ne s’en tient pas qu’à la seule catégorie dite «A», la baisse est très légère. Tout ça pour ça ! Bah. Encore deux ou trois maquillages de ce type et les médias socialisants et subventionnés pourront commencer à claironner le retour des beaux jours.