Autant le dire tout de suite, je n'ai pas lu les épais bouquins promus "cultes", catégorie qui sert à expliquer pourquoi des oeuvres passables connaissent le succès populaire et survivent même à l'oubli. Raison de plus, pensai-je, pour aller voir le film, qui m'épargnerait la longue lecture desdits livres.
"Millenium" est un pot-pourri de cinéma bergmanien, lesté d'une abracadabrante histoire de serial killers comme elles étaient à la mode à la fin du vingtième siècle, époque de rédaction des romans éponymes. Les Suédois y forment un peuple de névrosés, cachant d'horribles secrets de famille et se déchirant de couples à couples et de générations en générations. L'auteur n'a qu'à puiser à pleine mains dans ce vivarium. On y trouve aussi un sombre histoire de nazis non repentants, donnant une deuxième cuisson à l'oeuf du serpent. Et c'est sans doute parce que l'auteur des livres était, paraît-il, communiste, que tout ça se passe chez d'affreux grands bourgeois. Evidemment, le héros ne peut être qu'un journaliste d'investigation et la compagne de sa folle équipée une punkette gagnant sa vie comme hackeuse professionnelle.
A la fin, les couches narratives qui s'empilent deviennent tellement épaisses qu'on sent les cinéastes soulagés de pouvoir s'en sortir en demandant à un hackeur en chef ce qu'ils auraient dû lui commander dès le départ : retrouver après quelques clics sur son ordinateur la brebis égarée au début du tournage.
Bon, ne boudons pas notre plaisir : cela fait toujours du bien de constater à quel point ces pauvres Suédois se gèlent chez eux. Et qu'il reste une différence de taille entre les blockbusters hollywoodiens et le cinéma européen : de ce côté-ci de l'Atlantique, les scènes de viols et de galipettes sont moins expurgées et le public est considéré comme un peu plus adulte. En l'espèce, la différence avec la grosse artillerie américaine ne va guère plus loin.
"Millenium" est un pot-pourri de cinéma bergmanien, lesté d'une abracadabrante histoire de serial killers comme elles étaient à la mode à la fin du vingtième siècle, époque de rédaction des romans éponymes. Les Suédois y forment un peuple de névrosés, cachant d'horribles secrets de famille et se déchirant de couples à couples et de générations en générations. L'auteur n'a qu'à puiser à pleine mains dans ce vivarium. On y trouve aussi un sombre histoire de nazis non repentants, donnant une deuxième cuisson à l'oeuf du serpent. Et c'est sans doute parce que l'auteur des livres était, paraît-il, communiste, que tout ça se passe chez d'affreux grands bourgeois. Evidemment, le héros ne peut être qu'un journaliste d'investigation et la compagne de sa folle équipée une punkette gagnant sa vie comme hackeuse professionnelle.
A la fin, les couches narratives qui s'empilent deviennent tellement épaisses qu'on sent les cinéastes soulagés de pouvoir s'en sortir en demandant à un hackeur en chef ce qu'ils auraient dû lui commander dès le départ : retrouver après quelques clics sur son ordinateur la brebis égarée au début du tournage.
Bon, ne boudons pas notre plaisir : cela fait toujours du bien de constater à quel point ces pauvres Suédois se gèlent chez eux. Et qu'il reste une différence de taille entre les blockbusters hollywoodiens et le cinéma européen : de ce côté-ci de l'Atlantique, les scènes de viols et de galipettes sont moins expurgées et le public est considéré comme un peu plus adulte. En l'espèce, la différence avec la grosse artillerie américaine ne va guère plus loin.