La haine anti-occidentale et anti-américaine qui conduit un nombre inquiétant de névrosés actifs sur les sites Internet à éprouver de la sympathie pour le tyran libyen n'est rien en comparaison des ravages de l'inertie actuelle des gouvernements européens et américains face à la contre-offensive kadhafiste.
Si les Européens et/ou les Américains ne sont plus capables de bombarder les forces libyennes et d'imposer un embargo sur le pétrole contrôlé par Kadhafi, alors ils devront dire adieu pour un certain temps à leur influence internationale.
Qui soutient Kadhafi ? D'abord d'autres dictateurs inquiets de la tournure des événements internationaux : Poutine, Hu Jintao notamment. Ensuite, les régimes les plus vermoulus du Moyen-Orient : on comprend bien qu'en Iran le triomphe de la révolution libyenne ne serait pas vu d'un très bon oeil.
Obama, sensible aux intérêts des pétro-monarques arabes et craintif à l'idée de s'engager sur un troisième terrain de conflit, après l'Afghanistan et l'Irak, apparaît mou et excessivement calculateur et révèle les limites de son personnage.
En Europe, la cohorte des Munichois dans l'âme, notamment dans les pays du Nord gagnés par un esprit d'Helsinki qui aurait franchi la Méditerranée, trop contents de s'abriter derrière les principes de non immixtion et de non intervention, oublient leur déclamations démocratiques bêlantes et toutes leurs académies Nobel.
Et tous pensent au risque d'embrasement et de hausse du prix du pétrole, à un moment où, manque de chance, le nucléaire est de nouveau critiqué.
Mais, toutes proportions gardées, c'est bien le drame munichois de 1938 qui se rejoue. Si dans l'affaire lybienne l'arc dictatorial l'emporte, paralysant l'Onu, et l'arc de la lâcheté triomphe, paralysant l'Union européenne, les pays occidentaux ne tarderont pas à en payer le prix, obligés de céder dans le futur devant les exigences de ces nuisibles dont les antennes se sont si vite touchées. Qu'ils ne croient pas qu'ils paieront le pétrole moins cher !
Le fait que l'opposition lybienne soit pour partie composée d'anciens dignitaires du régime de Kadhafi n'est pas une raison pour la laisser tomber : dans un pays où toute forme de dissidence était impossible c'est la loi de l'Histoire que les forces de contestation apparaissent souvent à l'intérieur même du pouvoir en place et qu'elles s'appuient sur des cadres qui passent à la rébellion. En Tunisie ou en Egypte, ce fut précisément le cas très récemment.
Si nous les laissons tomber, il sera clair pour tous les Arabes que les grands principes démocratiques vantés par l'Occident sont de la roupie de Sansonnet et que faire confiance à ces abonnés-absents de la liberté est susceptible de les conduire au casse-pipe. Dans les pays qui tentent de se libérer de l'autoritarisme politique (en Tunisie et en Egypte rien n'est encore joué), les partis les moins libéraux auront le vent en poupe.
Bref, en ce moment en Lybie, c'est un peu de notre liberté future qui est en cause. Baisser les bras aujourd'hui, c'est baisser le regard demain.
Si les Européens et/ou les Américains ne sont plus capables de bombarder les forces libyennes et d'imposer un embargo sur le pétrole contrôlé par Kadhafi, alors ils devront dire adieu pour un certain temps à leur influence internationale.
Qui soutient Kadhafi ? D'abord d'autres dictateurs inquiets de la tournure des événements internationaux : Poutine, Hu Jintao notamment. Ensuite, les régimes les plus vermoulus du Moyen-Orient : on comprend bien qu'en Iran le triomphe de la révolution libyenne ne serait pas vu d'un très bon oeil.
Obama, sensible aux intérêts des pétro-monarques arabes et craintif à l'idée de s'engager sur un troisième terrain de conflit, après l'Afghanistan et l'Irak, apparaît mou et excessivement calculateur et révèle les limites de son personnage.
En Europe, la cohorte des Munichois dans l'âme, notamment dans les pays du Nord gagnés par un esprit d'Helsinki qui aurait franchi la Méditerranée, trop contents de s'abriter derrière les principes de non immixtion et de non intervention, oublient leur déclamations démocratiques bêlantes et toutes leurs académies Nobel.
Et tous pensent au risque d'embrasement et de hausse du prix du pétrole, à un moment où, manque de chance, le nucléaire est de nouveau critiqué.
Mais, toutes proportions gardées, c'est bien le drame munichois de 1938 qui se rejoue. Si dans l'affaire lybienne l'arc dictatorial l'emporte, paralysant l'Onu, et l'arc de la lâcheté triomphe, paralysant l'Union européenne, les pays occidentaux ne tarderont pas à en payer le prix, obligés de céder dans le futur devant les exigences de ces nuisibles dont les antennes se sont si vite touchées. Qu'ils ne croient pas qu'ils paieront le pétrole moins cher !
Le fait que l'opposition lybienne soit pour partie composée d'anciens dignitaires du régime de Kadhafi n'est pas une raison pour la laisser tomber : dans un pays où toute forme de dissidence était impossible c'est la loi de l'Histoire que les forces de contestation apparaissent souvent à l'intérieur même du pouvoir en place et qu'elles s'appuient sur des cadres qui passent à la rébellion. En Tunisie ou en Egypte, ce fut précisément le cas très récemment.
Si nous les laissons tomber, il sera clair pour tous les Arabes que les grands principes démocratiques vantés par l'Occident sont de la roupie de Sansonnet et que faire confiance à ces abonnés-absents de la liberté est susceptible de les conduire au casse-pipe. Dans les pays qui tentent de se libérer de l'autoritarisme politique (en Tunisie et en Egypte rien n'est encore joué), les partis les moins libéraux auront le vent en poupe.
Bref, en ce moment en Lybie, c'est un peu de notre liberté future qui est en cause. Baisser les bras aujourd'hui, c'est baisser le regard demain.