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Participez au Mélenchonthon, le palmarès des énormités du Chavez bien de chez nous !






Histoire de me rappeler le 1er avril, les rédacteurs farceurs d’Atlantico m’ont demandé de dresser le classement des cinq plus grosses bourdes et énormités de notre guévariste national.



Mieux vaudrait respirer par le nez
Mieux vaudrait respirer par le nez


La difficulté tient à l’embarras du choix, caramba !

Car c’est tout son projet et ses propos qui mériteraient de figurer au Guinness book des blagues soviétisantes. Observons l’épais traité qui vise à démontrer la faisabilité financière de son programme. Il lui a permis de déblatérer cinq heures d’affilée, dans une sorte de radio-cococrochet. Il rappelle furieusement les plans quinquennaux de développement à la Krouchtchev et à la Brejnev, d’autant plus lourds et détaillés qu’ils ne menaient à rien si ce n’est à la faillite industrielle.

Et pourquoi ça ? Parce qu’il y a une réalité et une seule que le gauchisme bureaucratique ne peut admettre : une société innovante et créatrice de richesse est fondée sur l’initiative individuelle et son aiguillon, la recherche du profit. L’argent qui incite, l’argent qui stimule, l’argent qui libère, devrait on dire en prenant le contrepied des hypocrites accents mitterrandiens.

La plus grande des énormités mélenchoniennes ne saute donc pas aux yeux. Elle semble même parée de bonnes intentions. Elle tient à sa proposition de limitation des écarts de salaires et des revenus à une échelle d’un à vingt. Ce rapport semble maintenir de nettes inégalités. Mais ce resserrement arbitraire des richesses ouvrirait la boîte de Pandore de l’écrasement des rêves et des ambitions. Il conduirait à un nivellement par le bas, une économie de paupérisation et son corollaire politique : l’autoritarisme bureaucratique dès lors qu’il faudra lutter contre tous ceux qui résisteront ou voudront prendre la poudre d’escampette.

Qu’on puisse à ce point méconnaître les enseignements des faillites du socialisme ne s’explique pas par de l’aveuglement. Mélenchon est un individu intelligent. Cela ne peut s’interpréter que par le cynisme d’un tribun madré qui exploite sans vergogne l’ignorance, l’imbécillité et les sentiments de jalousie frustrée d’une grande partie de ses troupes.

Deuxième énormité mélechonienne et autre boîte de Pandore : la grande conférence sur la redéfinition des frontières issues de la disparition de l’Union soviétique. C’est la voie expresse pour le réveil de toutes les revendications territoriales, les irrédentismes et autres nationalismes mal guéris. Rien qu’entre Ukrainiens, Magyars, Allemands et Russes, il y aurait de quoi provoquer trois ou quatre conflits à l’échelle européenne. Une authentique folie qui fit tousser jusque Benoît Hamon lors du débat à cinq sur TF1.

Troisième facétie : la semaine de 32 heures. Quand on observe les dégâts de celle de 35 et qu’on considère que la nocivité d’une telle mesure est exponentielle, pareille réduction de la durée du travail aboutirait très vite à des faillites en chaîne dans le privé et une impossibilité de financement du secteur public.

Continuons avec le remboursement des soins de santé à 100 %, histoire de provoquer au bout de six mois la faillite du régime d’assurance-maladie.

Et terminons avec le rétablissement de la retraite à 60 ans sans aucune réserve ni décote, de quoi en faire autant de l’assurance-vieillesse. Même le Front national, âprement critiqué sur ce point, prend la précaution de dire que la durée de cotisation ne sera pas réduite.

Voilà, cela fait cinq dingo-dossiers bolcho-cégétistes. Et pourtant, il paraîtrait que 15 % des électeurs sont convaincus. On conçoit bien que pour ces inguérissables de l’aveuglement politique le remboursement complet des soins soient une nécessité absolue ...

Dimanche 2 Avril 2017
Serge Federbusch






1.Posté par JML le 03/04/2017 03:40
Sur l'argent comme unique profit de l'initiative individuelle je suis perplexe, Serge: ne multiplies-tu pas les initiatives sans profit monétaire?

2.Posté par Béret vert le 03/04/2017 20:02
J'adore ce billet. C'est dommage qu'on ne vous voit plus sur LCi (de même que deux trois jeunots plutôt meilleurs que les vieilles peaux qui ont leur rond de serviette sur les chaînes).
Quels sont les chefs d'orchestres maîtrisant les invitations ? Calvi, Praut ou l'autre sangsue de Pulvar choisissent avec leur équipe leurs invités ou bien c'est un grand manitou de la rédaction qui a l'œil là-dessus ?

3.Posté par Phil75 le 04/04/2017 19:41
« une société innovante et créatrice de richesse est fondée sur l’initiative individuelle et son aiguillon, la recherche du profit »

Moui... Pour des innovations « gadget » voire purement marketing, où le retour sur investissement reste compatible avec l’horizon boursier des comptes trimestriels, je ne dis pas... Mais pour des projets très ambitieux dont les retombées nécessitent plusieurs années, je suis beaucoup plus sceptique. Tenez, par exemple, ces billets que nous écrivons, nous le faisons grâce à quoi à la base ? 1) La conquête spatiale lancée par Kennedy, coup d’envoi de la miniaturisation de l’informatique 2) Le projet Arpanet, point de départ d’Internet, issu des programmes de recherche de la DARPA, autrement dit la Défense américaine.

Certes il faut de véritables visionnaires à la tête des États. Kennedy en était un. Nous avons aussi eu De Gaulle. Notre industrie aéronautique et spatiale est née de la politique industrielle gaullienne, tout comme notre filière nucléaire, honnie par les écolos-bobos qui sont tout de même bien contents qu’on ne leur coupe pas l’électricité par les nuits sans vent, ce qui devrait se passer avec leurs offres « 100% renouvelable » si elles étaient réellement ce qu’elles prétendent.

Dans les années 60, l’écart des salaires aux États-Unis était de 1 à 50. Les jeunes Américains rêvaient tous de faire des études scientifiques pour entrer à la NASA. Cette Amérique a envoyé des hommes sur la Lune et les a ramenés vivants. Dans l’Amérique d’aujourd’hui, les salaires sont de 1 à 300 et les jeunes Américains ne rêvent plus que de devenir avocats d’affaires ou financiers. L’Amérique d’aujourd’hui est dépendante des Russes pour envoyer des astronautes sur l’ISS et même d’Arianespace pour lancer des satellites et ne produit plus que des « innovations » permettant des boutonneux semi-analphabètes de faire savoir à la Terre entière qu'ils ont mangé des nems le midi à la cantine.

Mais aujourd’hui les visionnaires n’ont plus leur place ni à la tête des États, condamnés aux politiciens médiocres et magouilleurs, ni dans les grandes entreprises, à la tête desquelles on ne trouve plus que des patrons aussi visionnaires que des taupes, aussi charismatiques que des huîtres, juste bons à suivre les « modes » managériales et les comptes trimestriels pour optimiser leurs stock-options. J’exagère ? Citez moi un seul grand patron actuel dont on parlera encore dans 30 ans, comme Marcel Dassault ? Sur lequel on fera un jour un film, comme ce déjanté d’Howard Hughes ?

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