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Pas de sirtaki à la Bastille



Bravo à Mathieu Pigasse, qui a fait guincher le bétail électoral socialiste à la Bastille la semaine dernière avec l'argent gagné grâce au plan d'austérité grec ! C'est sans doute ce qu'on appelle la redistribution solidaire ... Et cela met tellement bien en lumière ce qui nous attend si d'aventure la "gauche" gagne les élections l'an prochain.



Pas de sirtaki à la Bastille
Chassez les mauvaises habitudes, elles reviennent au galop. Mathieu Pigasse, les poches pleines de l'argent gagné chez Lazard, notamment grâce à ses activités de conseil du gouvernement grec en proie au refinancement de ses dettes et à un face-à-face délicat avec le FMI, s'est déjà offert les Inrockuptibles et un morceau du "Monde". Il a cotisé avec Pierre Bergé, la semaine dernière, pour offrir un concert à tous ceux qui voulaient célébrer les 30 ans de la victoire de Mitterrand aux présidentielles de 1981. Coût de cette opération pour le seul Pigasse : 160 000 euros, si l'on en croit la presse.

Immédiatement, ressurgissent les errements et travers de ce que furent les années Mitterrand-Jospin. D'abord, cette tendance au festivisme et à la pseudo-gratuité. Les beuglements de la Bastille (la sono était épouvantable et les artistes médiocres) résonnent étrangement quand on sait comment Pigasse gagne ses sous : sur les activités de Lazard en Grèce, lire ICI. Les Hellènes à qui on impose austérité et vente des bijoux de famille apprécieront de savoir qu'on danse à la Bastille grâce à eux. Et dire qu'il n'y eut même pas un petit air de Sirtaki ! Le monde est vraiment injuste ...

Ensuite, une organisation en réseau sur laquelle flotte un étrange parfum d'affairisme. Ancien directeur-adjoint du cabinet de DSK, lui-même directeur (désormais en sursis) de ce FMI qui prête à la Grèce, Pigasse a cosigné il y a peu un livre avec Gilles Finchelstein, à la tête de la fondation Jean Jaurès et "plume" de DSK. Ils pourront se désaltérer en compagnie d'Olivier Ferrand, directeur de Terra Nova, fondation richement dotée qui dispose de colonnes réservées dans Libération. Ferrand ne fait pas mystère de son engagement dskiste et ses petits copains de Terra Nova ont même dû lui signifier récemment de se faire plus discret. Le Monde, Libé, les Inrocks : que de bonnes fées ! Imaginez un instant que des proches de Sarkozy aient réussi un pareil entrisme au capital de ces feuilles de chou : vous auriez des kilomètres de pétitions pour dénoncer ces atteintes odieuses à l'indépendance de la presse et à la liberté d'expression plus quelques manifs à Saint-Germain-des-Prés avec une centaine de participants BCBG (bobo chic, bobo genre). Mais là, c'est différent : ils sont de gau-che, répétez-le bien, de gau-che, vous dis-je.

Enfin, comme il faut bien, pour que quelques hiérarques se réjouissent et se partagent les morceaux, que des miettes soient données au peuple, les plus jeunes danseurs de la Bastille, se voient promettre, en cas de victoire en 2012, un de ces 300000 emplois-jeunes "new style", seule mesure tangible du programme du PS. Ils auraient alors cinq ans pour soigner leurs ampoules et améliorer leur rock, loin de tous ces boulots pénibles que le secteur privé pourrait leur offrir.

Vraiment , la "gauche" a fait beaucoup de progrès en quinze ans d'opposition !




Jeudi 12 Mai 2011
Serge Federbusch






1.Posté par GROGNARD Gaspard le 16/05/2011 18:06
Doit-on rappeler que « le peuple de gauche » n'est pas le Parti Socialiste exclusivement.
Que ce qu'il est convenu d'appeler « la gauche », depuis 1789, c'est le peuple de ceux qui ne possède rien d'autre que la capacité de travail qu'il propose à ceux qui possède et qui, de cette situation, siégeaient à droite. Les privilégiés donc. Les aristocrates avant la nuit du 4 août 1789.
Autrefois, par la naissance, aujourd'hui, à la fois par la naissance mais aussi par certaines acquisitions au cours de la vie.
Donc, vouloir fustiger la gauche, le peuple de gauche, à travers les « turpitudes » de certaines personnes politiques qui se réclament abusivement de cette gauche, bien que privilégiés, est une mauvaise action.
Le peuple de gauche existe plus que jamais.
Son défaut, ne pas comprendre qu'il ne faut pas élire des politiciens qui ne présentent pas les caractéristiques et les conditions pour les représenter.
Pas simple, me direz-vous. Certes, mais pas impossible.

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