1 – Aux trois boulets
Non ce n’est pas le nom d’un café bien connu des turfistes, ni celui des principaux candidats à la primaire de la droite, du centre, etc.
Mais une référence à ce qui plombe la France et continuera de la tirer vers le bas dans les années qui viennent si une rupture drastique et cohérente n’est pas opérée en 2017.
Tout d’abord, s’affranchir d’une Union européenne et d’un Euroland qui meurent à petit feu. Depuis trois ans, le pompier Mario Draghi tente de sauver cette construction bancale en battant monnaie de singe. Mais la relance n’est pas au rendez-vous, singulièrement en France, et le système bancaire donne des signes inquiétants de strangulation. La baisse de sa rentabilité dans son cœur de métier, le prêt avec intérêt, finit par le rattraper. L’économie des pays du sud de l’Europe, France comprise, continue de souffrir d’un euro surévalué par rapport au dollar et au yuan. Draghi chasse les mouches à coup de marteau : au lieu d’agir directement sur les taux de change il rachète de la dette publique pour des montants sans cesse plus élevés.
Mou-Président, qui fait semblant de nous gouverner pour encore quelques mois, loin d’œuvrer à la renégociation des traités, s’est borné à monter dans ce train monétaire fou pour continuer de financer une bureaucratie à laquelle il ne veut pas s’attaquer.
Et les candidats de droite, que disent-ils sur ce sujet ? Ils sont d’une prudence de serpent, aucun ne veut prendre le problème à bras-le-corps et exiger une modification des missions de la Banque centrale européenne. Ils seront donc autant paralysés que par le passé s’ils adviennent au pouvoir ; devant quémander à Bruxelles, Francfort et Berlin de quoi nourrir les clientèles de l’Etat dit providence.
Sur ce sujet, deuxième boulet, il est vrai que tous les candidats à la primaire de la droite, du centre, etc. entendent soumettre la chose publique à une cure d’amaigrissement allant du sévère au famélique. Cela est nécessaire à la condition toutefois que cela soit utile. Mais, précisément, espérer mener des réformes drastiques tout en conservant le corset de l’euro est irréaliste et même dangereux.
On ne court pas un marathon avec des semelles de plomb. Aussi bien De Gaulle que Thatcher, en entreprenant des réformes libérales, s’étaient empressés de procéder à des dévaluations, lubrifiant et antalgique nécessaires aux lourdes chirurgies qu’ils engageaient.
Bref, la droite en les murs, sur ce sujet, persiste dans une erreur qui ne pourra provoquer que la vive et rapide résurgence de la gauche et de l’extrême-gauche. Il sera inévitable d’engager un bras-de-fer avec les syndicats, notamment du secteur public. Mais si les résultats économiques ne sont pas rapidement probants, l’effet boomerang sera terrible et discréditera la droite pour longtemps.
Enfin, troisième boulet, qui prend hélas parfois des allures de bombes, le communautarisme musulman se répand et prend un tour de plus en plus réactionnaire et bigot. On se demande dans quel environnement et véhicule de fonction vivent et circulent ceux qui ne le voient pas. Certains, comme Juppé, éludent largement le problème. D’autres, comme Sarkozy, en parle beaucoup mais s’attachent à des solutions superficielles. Tant que la laïcité stricte ne sera pas introduite dans l’espace public et que le régime des allocations familiales et autres aides ne sera pas réformé pour être réservé à des dépenses dans des services publics respectant les principes de cette même laïcité, le mal continuera à nous ronger. Le péril démographique est bien pire que celui du terrorisme. Une très récente étude de l’Insee montre à quel point la natalité dans les familles de parents nés en France et les familles de parents nés à l’étranger diverge.
Il faut que les belles âmes se fassent une raison : la « fachosphère » a sur ce point raison et la « gauchosphère » a tort. C’est dur pour cette dernière mais c’est ainsi.
Il est donc indispensable que le ou la future président(e) en tienne compte plutôt que de poursuivre sur le chemin ensablé où les autruches enfouissent leurs têtes.
Arriverons-nous, dans ces conditions, à éviter un Hollande de droite ? Peu importe le nom qui apparaîtra sur la photo du vainqueur, ce qui compte est bel et bien un engagement clair sur les trois sujets précités, qui n’apparaît chez aucun « Républicain » et que même le Front national, économiquement chevènementiste, ne prend pas avec cohérence.
Certes, sur tous ces sujets, les candidats à la primaire de la droite, du centre, etc. peuvent espérer jouer au plus malin comme l’actuel président, ne pas dire précisément ce qu’ils vont faire, ou bien mentir sur l’ampleur des réformes.
Les médias systémiques vont naturellement tenter de nous vendre, dans les mois qui viennent, un Hollande de droite à défaut de pouvoir nous imposer Macron, trop pied-tendre pour le job. Il suffira d’évaluer les projets des uns et des autres au regard de ces trois critères pour savoir qui soutenir et même s’il faut en rallier un, ce qui n’est pas une obligation.
Car la seule nécessité absolue pour la droite, le centre, etc. est d’éviter à la France un Hollande de droite, du centre, etc. Nous avons depuis bientôt cinq ans à l’Elysée un anti-modèle parfait. Servons-nous en, il suffit de faire le contraire de ce qu’il a fait dans tous les domaines.
2 – RSA la coupe
Parmi les techniques utilisées par notre Enfumeur national pour faire semblant de réduire les dépenses de l’Etat, le transfert non parfaitement compensé de charges aux collectivités locales est une des plus éprouvées.
Au pire, avec le décalage dans le temps, l’impact sur le niveau de la fiscalité et des dépenses est un peu différé, au mieux personne ne se rend compte de ce jeu pervers à somme nulle. Las ! Du fait du marasme économique persistant et des dérives classiques de l’assistanat, les dépenses de RSA flambent et certains départements sont au bord de la rupture financière.
Mais l’Etat n’en a cure. Il se goberge, depuis son soi-disant « plan de lutte contre la pauvreté », lancé en 2013, de l’augmentation sur cinq ans du minima social de 10 %. Mais c’est aux départements de payer et l’Etat n’a couvert que 61,3% des dépenses d’allocation du RSA en 2015 contre 65,7% en 2014 et 90% en 2009. Une véritable arnaque.
Si les départements cessent de verser le RSA à la fin de l’année, ce sera l’émeute dans beaucoup de chaumières. Il faudra donc que le gouvernement augmente son fonds de compensation et le déficit budgétaire affiché de plus de 500 millions d’euros. Bruxelles est prié de continuer à faire semblant de ne rien voir. Décidément, la voltige comptable devient un vrai casse-tête.
3 – Mauvais rails vers l’échafaud
On pourra bientôt voyager en wagons TGV sur des lignes à moyenne et faible vitesses. Le « sauvetage » d’Alstom Belfort prend des allures vivement grotesques.
Mou-Président envisagera-t-il bientôt de fournir de la brioche à tous ceux qui réclament du pain afin de soutenir la boulangerie française ?
Cela vous rappelle quelqu’un(e) ?