Regardez-le bien, vous n'en verrez pas tous les jours des comme ça !
Ces jolies fleurs sont plantées LA.
1 – Il ne faut pas prendre Désir pour une réalité
Pour tenter d’exister politiquement et faire oublier son score étriqué au sein du PS alors qu’il était soutenu par le ban et l’arrière-ban des hiérarques du parti, Désir a cru bon d’emboucher le clairon de l’offensive contre l’affreuse droite, coupable de penchants extrémistes. Il y a ajouté un éloge de Ayrault auquel Valls a dit par ailleurs « sa fierté d’être son ministre tant il est disponible, à l’écoute, agit et tranche ». Aubry n’était pas en reste, qualifiant le Premier ministre d’ « honnête homme, de gauche, droit ».
« A gauche, droit ! » : c’est le nouveau commandement de la caporale lilloise en déplacement à Toulouse.
Cette charge de la brigade légère socialiste démontre la difficulté pour le gouvernement et le président normalisés de répliquer seuls aux railleries et critiques, nombreuses il est vrai. Cette sollicitude partisane fait penser aux encouragements qu’on prodigue à ceux qui sont atteints d’un mal incurable : « Quel courage et comme ils sont dignes dans l’adversité ! ». Nul, au PS, ne veut être accusé d’attendre ostensiblement le prochain remaniement, d’autant que la chute inéluctable d’Ayrault ne laissera pas indemne Hollande. Hormis Valls, personne n’a encore construit un socle de popularité suffisant pour prétendre incarner une alternative à l’occupant actuel de Matignon et le ministre de l’intérieur a intérêt à ne pas trop s’avancer en terrain découvert sous peine de déclencher les tirs de tous ses « camarades ».
De toute façon, un plaidoyer par procuration a rarement la vigueur de celui qu’on prononce soi-même. La parole d’un cadre du parti est moins légitime que celle d’un membre du gouvernement, nimbée de l’aura du pouvoir. Mais, alors que Premier ministre et président peinent à répondre aux critiques, ils ne peuvent compter sur leurs subordonnés. Echaudés par les couacs à répétition, les deux chefs ont manifestement donné la consigne stricte qu’aucun ministre ne s’exprime dans les médias sur des sujets de politique générale. Ce faisant, ils sont désormais seuls à défendre leur action. Après le risque de la pagaille, ils courent celui de devenir inaudibles. Bref, le discours officiel ne sait plus où il habite.
2 – ZAyrault ZAyrault 7 : agent secret au service de l’opposition ?
Cette incapacité persistante à répliquer aux critiques ne peut se réduire à un problème d’individus. Mais alors, d’où vient-elle ?
La première réponse se trouve dans la situation économique : quoi qu’ils fassent, Hollande et Ayrault sont renvoyés à leur incapacité à endiguer la marée montante du chômage. Les médias se sont étonnamment peu appesantis sur la hausse terrible du mois dernier : 46 900 inscrits en plus. La France, dans son ensemble, refuse de voir la dure réalité.
Tous les indicateurs d’activité sont au rouge et il est difficile de rencontrer un professionnel d’un secteur quelconque qui ne témoigne pas que la machine productive et commerciale est en train de caler. Les statistiques officielles reflèteront cette paralysie grandissante dans les mois qui viennent. Dès lors, tout ce que touche l’exécutif bicéphale se transforme en plomb. Hollande voudrait-il, avec malignité, proposer un referendum sur un sujet démagogique, comme le cumul des mandats par exemple, il risquerait de recevoir une réponse négative de Français décidés à dire : « Non » à toute question posée.
Autre écueil pour la bête à deux têtes qui s’épuise à nous gouverner : son amateurisme en matière de trahison électorale. Lorsqu’il s’est agi, en mars 1983, de tourner le dos aux promesses de «Grand soir», Mitterrand l’a fait radicalement, a éjecté les ministres communistes un an plus tard, s’est plié aux exigences de Bruxelles et Bonn. Dans le même registre, «Il faut savoir sortir d’une campagne électorale» avait dit crûment Chirac quelques mois après son élection de 1995 pour évacuer les rêves de droite sociale et autres discours sur la feuille de paie qui n’était pas l’ennemie de l’emploi. Le reniement par petits pas est incompatible avec une situation d’urgence. Ayrault n’a même pas l’épaisseur d’un Raffarin qui, venant d’un autre parti que celui de Chirac, avait une valeur ajoutée propre.
Enfin, la toute-puissance de la communication contrecarre toute tactique de « normalisation » du pouvoir. On peut faire semblant de se déplacer en train une fois, cela laisse le peuple dubitatif, surtout le jour où il se rend compte que les excellences voyagent à nouveau en avion.
Mis bout à bout, on en vient à ce que les Anglo-saxons nomment le «Panic Management» : une gestion au coup par coup, faite d’annonces aussitôt démenties. En observant le Premier ministre lancer un débat sur le retour aux 39 heures pour être aussitôt contredit par son ministre du travail (c’est le gouvernement à l’envers) puis se rétracter le même jour, on se demande si l’agent discret de Matignon n’est pas inconsciemment au service de l’opposition. «Skyfall» : ce pourrait être aussi le titre d’une chute politique vertigineuse ...
3 - Grand concours du chef d’entreprise d’opérette : après Montebourg, Aubry
«Je serais chef d’entreprise, j’aiderais le gouvernement au lieu de me demander comment plaire à mes actionnaires » a osé Aubry, pour qui les sociétés commerciales devraient avoir pour objectif principal de satisfaire les Socialistes. Ne reste plus à la Banque Publique d’Investissement qu’à acquérir 100 % du capital de toutes les entreprises françaises et ce rêve deviendra réalité.
Celle qui fut directrice chez Péchiney pendant deux ans vient de montrer à nouveau qu’elle devait sa nomination à ses réseaux plus qu’à ses compétences. On comprend mieux l’usine à gaz des 35 heures.
4 - Désarroi en Boboland : Obama menacé
L’Etat crucial de l’Ohio pourrait voter pour Romney ! Mais que se passe-t-il donc en Amérique ? Nos médias sont perdus et presque hagards. Il faut dire que le vote Obama, largement communautarisé, est un peu comme un grand frère du vote Hollande.
La chute de l’idole des salles de presse parisiennes et icône offset trônant au dessus des fauteuils club de South Pigalle serait prémonitoire du naufrage de la gauche française.
5 – La politique au micro-ondes
Haro sur le réchauffé ! Pour justifier le retour à un taux de TVA dit normal sur la restauration, on entend les députés socialistes critiquer les engagements patronaux non tenus mais aussi la détestable habitude de servir des plats surgelés à la clientèle. La qualité française ayant déserté les assiettes, ce ne serait que justice si l’impôt sanctionnait ce laissez aller. Nous ne pouvons que souscrire à la stigmatisation de la malbouffe. Mais se demande-t-on, au même moment, si le coût du travail n’est pas responsable de cette érosion du service puisqu’il faut rogner sur tous les autres ?
Quant au réchauffé, la gauche de gouvernement ferait bien de ne pas trop le critiquer : son programme porte une date de péremption remontant à 1997.
1 – Il ne faut pas prendre Désir pour une réalité
Pour tenter d’exister politiquement et faire oublier son score étriqué au sein du PS alors qu’il était soutenu par le ban et l’arrière-ban des hiérarques du parti, Désir a cru bon d’emboucher le clairon de l’offensive contre l’affreuse droite, coupable de penchants extrémistes. Il y a ajouté un éloge de Ayrault auquel Valls a dit par ailleurs « sa fierté d’être son ministre tant il est disponible, à l’écoute, agit et tranche ». Aubry n’était pas en reste, qualifiant le Premier ministre d’ « honnête homme, de gauche, droit ».
« A gauche, droit ! » : c’est le nouveau commandement de la caporale lilloise en déplacement à Toulouse.
Cette charge de la brigade légère socialiste démontre la difficulté pour le gouvernement et le président normalisés de répliquer seuls aux railleries et critiques, nombreuses il est vrai. Cette sollicitude partisane fait penser aux encouragements qu’on prodigue à ceux qui sont atteints d’un mal incurable : « Quel courage et comme ils sont dignes dans l’adversité ! ». Nul, au PS, ne veut être accusé d’attendre ostensiblement le prochain remaniement, d’autant que la chute inéluctable d’Ayrault ne laissera pas indemne Hollande. Hormis Valls, personne n’a encore construit un socle de popularité suffisant pour prétendre incarner une alternative à l’occupant actuel de Matignon et le ministre de l’intérieur a intérêt à ne pas trop s’avancer en terrain découvert sous peine de déclencher les tirs de tous ses « camarades ».
De toute façon, un plaidoyer par procuration a rarement la vigueur de celui qu’on prononce soi-même. La parole d’un cadre du parti est moins légitime que celle d’un membre du gouvernement, nimbée de l’aura du pouvoir. Mais, alors que Premier ministre et président peinent à répondre aux critiques, ils ne peuvent compter sur leurs subordonnés. Echaudés par les couacs à répétition, les deux chefs ont manifestement donné la consigne stricte qu’aucun ministre ne s’exprime dans les médias sur des sujets de politique générale. Ce faisant, ils sont désormais seuls à défendre leur action. Après le risque de la pagaille, ils courent celui de devenir inaudibles. Bref, le discours officiel ne sait plus où il habite.
2 – ZAyrault ZAyrault 7 : agent secret au service de l’opposition ?
Cette incapacité persistante à répliquer aux critiques ne peut se réduire à un problème d’individus. Mais alors, d’où vient-elle ?
La première réponse se trouve dans la situation économique : quoi qu’ils fassent, Hollande et Ayrault sont renvoyés à leur incapacité à endiguer la marée montante du chômage. Les médias se sont étonnamment peu appesantis sur la hausse terrible du mois dernier : 46 900 inscrits en plus. La France, dans son ensemble, refuse de voir la dure réalité.
Tous les indicateurs d’activité sont au rouge et il est difficile de rencontrer un professionnel d’un secteur quelconque qui ne témoigne pas que la machine productive et commerciale est en train de caler. Les statistiques officielles reflèteront cette paralysie grandissante dans les mois qui viennent. Dès lors, tout ce que touche l’exécutif bicéphale se transforme en plomb. Hollande voudrait-il, avec malignité, proposer un referendum sur un sujet démagogique, comme le cumul des mandats par exemple, il risquerait de recevoir une réponse négative de Français décidés à dire : « Non » à toute question posée.
Autre écueil pour la bête à deux têtes qui s’épuise à nous gouverner : son amateurisme en matière de trahison électorale. Lorsqu’il s’est agi, en mars 1983, de tourner le dos aux promesses de «Grand soir», Mitterrand l’a fait radicalement, a éjecté les ministres communistes un an plus tard, s’est plié aux exigences de Bruxelles et Bonn. Dans le même registre, «Il faut savoir sortir d’une campagne électorale» avait dit crûment Chirac quelques mois après son élection de 1995 pour évacuer les rêves de droite sociale et autres discours sur la feuille de paie qui n’était pas l’ennemie de l’emploi. Le reniement par petits pas est incompatible avec une situation d’urgence. Ayrault n’a même pas l’épaisseur d’un Raffarin qui, venant d’un autre parti que celui de Chirac, avait une valeur ajoutée propre.
Enfin, la toute-puissance de la communication contrecarre toute tactique de « normalisation » du pouvoir. On peut faire semblant de se déplacer en train une fois, cela laisse le peuple dubitatif, surtout le jour où il se rend compte que les excellences voyagent à nouveau en avion.
Mis bout à bout, on en vient à ce que les Anglo-saxons nomment le «Panic Management» : une gestion au coup par coup, faite d’annonces aussitôt démenties. En observant le Premier ministre lancer un débat sur le retour aux 39 heures pour être aussitôt contredit par son ministre du travail (c’est le gouvernement à l’envers) puis se rétracter le même jour, on se demande si l’agent discret de Matignon n’est pas inconsciemment au service de l’opposition. «Skyfall» : ce pourrait être aussi le titre d’une chute politique vertigineuse ...
3 - Grand concours du chef d’entreprise d’opérette : après Montebourg, Aubry
«Je serais chef d’entreprise, j’aiderais le gouvernement au lieu de me demander comment plaire à mes actionnaires » a osé Aubry, pour qui les sociétés commerciales devraient avoir pour objectif principal de satisfaire les Socialistes. Ne reste plus à la Banque Publique d’Investissement qu’à acquérir 100 % du capital de toutes les entreprises françaises et ce rêve deviendra réalité.
Celle qui fut directrice chez Péchiney pendant deux ans vient de montrer à nouveau qu’elle devait sa nomination à ses réseaux plus qu’à ses compétences. On comprend mieux l’usine à gaz des 35 heures.
4 - Désarroi en Boboland : Obama menacé
L’Etat crucial de l’Ohio pourrait voter pour Romney ! Mais que se passe-t-il donc en Amérique ? Nos médias sont perdus et presque hagards. Il faut dire que le vote Obama, largement communautarisé, est un peu comme un grand frère du vote Hollande.
La chute de l’idole des salles de presse parisiennes et icône offset trônant au dessus des fauteuils club de South Pigalle serait prémonitoire du naufrage de la gauche française.
5 – La politique au micro-ondes
Haro sur le réchauffé ! Pour justifier le retour à un taux de TVA dit normal sur la restauration, on entend les députés socialistes critiquer les engagements patronaux non tenus mais aussi la détestable habitude de servir des plats surgelés à la clientèle. La qualité française ayant déserté les assiettes, ce ne serait que justice si l’impôt sanctionnait ce laissez aller. Nous ne pouvons que souscrire à la stigmatisation de la malbouffe. Mais se demande-t-on, au même moment, si le coût du travail n’est pas responsable de cette érosion du service puisqu’il faut rogner sur tous les autres ?
Quant au réchauffé, la gauche de gouvernement ferait bien de ne pas trop le critiquer : son programme porte une date de péremption remontant à 1997.