1 – Pas de panique François !
Un trou d’air sondagier n’est rien. Quand les effets bénéfiques des justes ponctions sur les riches, des admonestations contre les patrons-voyous, des gros yeux à la scandaleuse de Berlin qui ne veut pas effacer nos dettes et des 150.000 embauches de creuseurs/reboucheurs de trous se seront faits sentir, ta popularité remontera en flèche.
A défaut, il suffira de commencer à puiser dans l’escarcelle des victimes sacrificielles. Quelques titres à distribuer à la presse feront l’affaire selon le style de chaque organe : « Le problème Ayrault » ; « Ayrault : pourquoi ça coince » ; « Flottement à Matignon » ; « Le Dernier ministre », « Ayrault, l’erreur de casting », « Est-il vraiment naze ? », etc.
2 - De l’amplification médiatique des mesurettes
En attendant ces jours difficiles, il faut donner un peu de contenance au Premier ministre. Les médias qui lui sont encore favorables se sont donc employés à relayer les annonces « fortes » de sa rentrée politique. Examinons ce roman gouvernemental de la rentrée.
Le plafond des dépôts sur le livret A va être augmenté de 25 %, première étape, paraît-il, vers un doublement d’ici la fin du quinquennat. Pour l’heure et pour l’épargnant qui irait jusqu’au nouveau maximum, cela représente 86 euros d’intérêts environ par an, 7, 2 euros par mois. Sachant que d’autres placements, certes fiscalisés, offrent un taux supérieur, le gain potentiel réel se chiffre à deux ou trois euros mensuels. Ce doit être une nouvelle version du coup de pouce au Smic …
Autre annonce puissante, pour faire passer la pilule des démantèlements autrefois honnis de campements roms, le nombre des professions qui leur sont ouvertes va être augmenté. Enfin … le communiqué officiel sur la question est plus circonspect : « le gouvernement examinera, après discussions [avec la Roumanie et la Bulgarie] l'hypothèse d'une levée anticipée des mesures transitoires qui restreignent l'accès de Roms au marché du travail français, par rapport aux autres ressortissants communautaires". Sachant que ce dispositif doit de toute façon disparaître avant la fin 2013, on apprécie la portée de la mesure. Qu’importe, Verts, Ligue des Droits de l’Homme et autre dénonciateurs patentés des horreurs commises sous Sarkozy se sont déclarés satisfaits. Quant aux militants socialistes en goguette à la Rochelle, ils tiennent leur nouvel homme fort.
S’agissant du « gel du prix des produits pétroliers en cas de forte hausse », promis par Hollande, il s’est progressivement mué en une baisse ponctuelle et maigrichonne de 3 centimes par litre pendant 3 mois, les distributeurs étant conviés à en faire autant de leur côté. Si d’aventure la hausse du brut sur le marché international se poursuit, cette réduction sera vite effacée et si les prix repartent à la baisse, le contribuable aura subventionné l’automobiliste pour rien. Bref, une illustration de l’absurdité d’une politique interventionniste qui n’a plus les moyens d’intervenir.
Enfin, pour ce qui concerne les 60.000 créations d’emplois dans l’éducation nationale, grande ambition présidentielle, l’arithmétique ministérielle est de plus en plus confuse.
Vincent Peillon a annoncé lundi que 22.000 postes seront ouverts au prochain concours des professeurs, en 2013. « Ils permettront de remplacer tous les enseignants partant à la retraite », nous a appris la rue de Grenelle. Le chiffre peut impressionner mais le remplacement des retraités ne crée par définition aucun poste supplémentaire. Si l’on se tourne vers ce qui s’est passé pour le recrutement 2012, le ministère de l’éducation a indiqué que 355 postes ont été ouverts, dont 280 professeurs dans le secondaire. Ouverts ne veut pas dire pourvus et, plus déconcertant encore, les emplois de contractuels en tout genre qui devaient permettre d’atteindre 6.000 recrutements dès 2012 dans le secondaire ont disparu des écrans radars.
Brouiller la distinction entre annonce et réalité et écarter toute évaluation fiable des réformes claironnées, telle est l’amplification médiatique des mesurettes, version anabolisée de la normalité en politique. Bientôt un contrôle anti-dopage après chaque conseil des ministres ? Trop risqué : certaines élections pourraient être annulées …
3 – Aux Roms faites comme aux Roumains
Revenons sur ce sujet symbolique. Manuel Valls, évitant soigneusement le terme « rom », a concédé que « la délinquance roumaine en France est une réalité qu’il ne faut pas nier ». Les Roumains non roms pouvaient donc s’indigner aussitôt que leur nationalité, dans sa globalité, soit fustigée. Mais alors, quel mot utiliser ?
Peu auparavant en effet, des ultras de l’anti-racisme compulsif et associatif s’étaient offusqués que des élus socialistes donnent raison à Valls d’affronter le « problème des Roms ». La loi ne connaissant pas ces derniers, ces politiciens égarés quoique de gauche auraient ainsi fait preuve de racisme. Finalement, tous les mots sont piégés et notre vocabulaire, passé au crible du politiquement correct, finit par être à ce point troué qu’il en devient inutilisable.
Hélas, l’exemple vient de haut : François Hollande, candidat à la présidence de la République, voulait ainsi retirer de la constitution le mot race, substantif qui serait en lui-même stigmatisant. Ce terme ne mérite pourtant ni cet honneur ni cette indignité. La plupart des mots utilisés pour cerner des groupes humains sont imprécis : bourgeois, prolétaires, riches, pauvres, conservateurs, progressistes, travailleurs, rentiers, croyants, mécréants, éduqués, ignares, grands, maigres, vieux, jeunes, etc.
D’où vient donc cette peur des mots ? D’un sentiment religieux abâtardi. Tout ce qui nous influence sans qu’on puisse le contrôler ne doit être nommé qu’avec précaution. C’est le cas des Roms que, malgré les rodomontades gouvernementales, nos engagements européens nous contraindront d’accueillir sans restriction dès la fin de l’année prochaine. Les campements démantelés repousseront ailleurs, témoignage de l’impuissance de l’Etat, sauf à ce qu’on dénonce les conditions d’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, sujet tabou que cache la question Rom.
Au passage, relevons que, sans provoquer aucune émotion dans la presse dite de gauche, des statistiques publiées dans le Parisien ont fuité de la Direction de la police judiciaire : la délinquance roumaine – comprendre rom – en France a concerné 20.000 individus l’an dernier. Curieusement, c’est peu ou prou le nombre de Roms présents sur le territoire français selon les associations qui prétendent les défendre. Seraient-ils tous délinquants ? Les tabous s’accompagnent souvent de mystères.
4 – Montebourg et Duflot : la provocation au service du reniement
Après avoir chanté les mérites de la « démondialisation » et roulé des mécaniques contre le traité sur la « règle d’or » au moment des primaires socialistes, voilà Montebourg, dont le redressement productif de notre économie présente un encéphalogramme plat, stigmatisant les Mélenchonistes et autres écologistes qui refusent de voter ce texte. « Il vaut mieux adhérer à un système pour le changer de l’intérieur » nous dit en substance ce soudain pragmatique qui fait semblant d’ignorer que tous les infiltrés se font en réalité digérer. Les Trotskistes, quand ils faisaient de l’entrisme, prenaient au moins la précaution de ne pas le déclarer dans la presse. Enfin … la provocation étant la meilleure des diversions, voilà Montebourg agitant le chiffon rouge du nucléaire « industrie de l’avenir ». Succès garanti auprès des écolos et nouveau débat chassant l’ancien.
Madame Duflot, qui ne saurait être en reste pour le camp écologiste, revêt quant à elle le bonnet des Pussy Riot et métamorphose Mélenchon en lapin, afin que son grelot médiatique fasse oublier à quel point elle se satisfait facilement des subterfuges gouvernementaux sur les questions Rom et européenne. Les médias l’adorent.
5 – Tant qu’il le peut encore, Ayrault tire des oreilles
En l’occurrence celles de Cahuzac qui avait imprudemment évoqué le retour de la publicité vespérale sur les écrans du peuple mais aussi celles de Filippetti qui avait vertement démenti son collègue ministre en prenant soin de faire savoir que sa position était également celle du Président et du Premier ministre. Dire qu’on applique les consignes des chefs est donc une offense faite aux chefs. Sur tous ces sujets, notre Président se tenait très normalement à distance.
Voir la source LA.
Un trou d’air sondagier n’est rien. Quand les effets bénéfiques des justes ponctions sur les riches, des admonestations contre les patrons-voyous, des gros yeux à la scandaleuse de Berlin qui ne veut pas effacer nos dettes et des 150.000 embauches de creuseurs/reboucheurs de trous se seront faits sentir, ta popularité remontera en flèche.
A défaut, il suffira de commencer à puiser dans l’escarcelle des victimes sacrificielles. Quelques titres à distribuer à la presse feront l’affaire selon le style de chaque organe : « Le problème Ayrault » ; « Ayrault : pourquoi ça coince » ; « Flottement à Matignon » ; « Le Dernier ministre », « Ayrault, l’erreur de casting », « Est-il vraiment naze ? », etc.
2 - De l’amplification médiatique des mesurettes
En attendant ces jours difficiles, il faut donner un peu de contenance au Premier ministre. Les médias qui lui sont encore favorables se sont donc employés à relayer les annonces « fortes » de sa rentrée politique. Examinons ce roman gouvernemental de la rentrée.
Le plafond des dépôts sur le livret A va être augmenté de 25 %, première étape, paraît-il, vers un doublement d’ici la fin du quinquennat. Pour l’heure et pour l’épargnant qui irait jusqu’au nouveau maximum, cela représente 86 euros d’intérêts environ par an, 7, 2 euros par mois. Sachant que d’autres placements, certes fiscalisés, offrent un taux supérieur, le gain potentiel réel se chiffre à deux ou trois euros mensuels. Ce doit être une nouvelle version du coup de pouce au Smic …
Autre annonce puissante, pour faire passer la pilule des démantèlements autrefois honnis de campements roms, le nombre des professions qui leur sont ouvertes va être augmenté. Enfin … le communiqué officiel sur la question est plus circonspect : « le gouvernement examinera, après discussions [avec la Roumanie et la Bulgarie] l'hypothèse d'une levée anticipée des mesures transitoires qui restreignent l'accès de Roms au marché du travail français, par rapport aux autres ressortissants communautaires". Sachant que ce dispositif doit de toute façon disparaître avant la fin 2013, on apprécie la portée de la mesure. Qu’importe, Verts, Ligue des Droits de l’Homme et autre dénonciateurs patentés des horreurs commises sous Sarkozy se sont déclarés satisfaits. Quant aux militants socialistes en goguette à la Rochelle, ils tiennent leur nouvel homme fort.
S’agissant du « gel du prix des produits pétroliers en cas de forte hausse », promis par Hollande, il s’est progressivement mué en une baisse ponctuelle et maigrichonne de 3 centimes par litre pendant 3 mois, les distributeurs étant conviés à en faire autant de leur côté. Si d’aventure la hausse du brut sur le marché international se poursuit, cette réduction sera vite effacée et si les prix repartent à la baisse, le contribuable aura subventionné l’automobiliste pour rien. Bref, une illustration de l’absurdité d’une politique interventionniste qui n’a plus les moyens d’intervenir.
Enfin, pour ce qui concerne les 60.000 créations d’emplois dans l’éducation nationale, grande ambition présidentielle, l’arithmétique ministérielle est de plus en plus confuse.
Vincent Peillon a annoncé lundi que 22.000 postes seront ouverts au prochain concours des professeurs, en 2013. « Ils permettront de remplacer tous les enseignants partant à la retraite », nous a appris la rue de Grenelle. Le chiffre peut impressionner mais le remplacement des retraités ne crée par définition aucun poste supplémentaire. Si l’on se tourne vers ce qui s’est passé pour le recrutement 2012, le ministère de l’éducation a indiqué que 355 postes ont été ouverts, dont 280 professeurs dans le secondaire. Ouverts ne veut pas dire pourvus et, plus déconcertant encore, les emplois de contractuels en tout genre qui devaient permettre d’atteindre 6.000 recrutements dès 2012 dans le secondaire ont disparu des écrans radars.
Brouiller la distinction entre annonce et réalité et écarter toute évaluation fiable des réformes claironnées, telle est l’amplification médiatique des mesurettes, version anabolisée de la normalité en politique. Bientôt un contrôle anti-dopage après chaque conseil des ministres ? Trop risqué : certaines élections pourraient être annulées …
3 – Aux Roms faites comme aux Roumains
Revenons sur ce sujet symbolique. Manuel Valls, évitant soigneusement le terme « rom », a concédé que « la délinquance roumaine en France est une réalité qu’il ne faut pas nier ». Les Roumains non roms pouvaient donc s’indigner aussitôt que leur nationalité, dans sa globalité, soit fustigée. Mais alors, quel mot utiliser ?
Peu auparavant en effet, des ultras de l’anti-racisme compulsif et associatif s’étaient offusqués que des élus socialistes donnent raison à Valls d’affronter le « problème des Roms ». La loi ne connaissant pas ces derniers, ces politiciens égarés quoique de gauche auraient ainsi fait preuve de racisme. Finalement, tous les mots sont piégés et notre vocabulaire, passé au crible du politiquement correct, finit par être à ce point troué qu’il en devient inutilisable.
Hélas, l’exemple vient de haut : François Hollande, candidat à la présidence de la République, voulait ainsi retirer de la constitution le mot race, substantif qui serait en lui-même stigmatisant. Ce terme ne mérite pourtant ni cet honneur ni cette indignité. La plupart des mots utilisés pour cerner des groupes humains sont imprécis : bourgeois, prolétaires, riches, pauvres, conservateurs, progressistes, travailleurs, rentiers, croyants, mécréants, éduqués, ignares, grands, maigres, vieux, jeunes, etc.
D’où vient donc cette peur des mots ? D’un sentiment religieux abâtardi. Tout ce qui nous influence sans qu’on puisse le contrôler ne doit être nommé qu’avec précaution. C’est le cas des Roms que, malgré les rodomontades gouvernementales, nos engagements européens nous contraindront d’accueillir sans restriction dès la fin de l’année prochaine. Les campements démantelés repousseront ailleurs, témoignage de l’impuissance de l’Etat, sauf à ce qu’on dénonce les conditions d’adhésion de la Roumanie à l’Union européenne, sujet tabou que cache la question Rom.
Au passage, relevons que, sans provoquer aucune émotion dans la presse dite de gauche, des statistiques publiées dans le Parisien ont fuité de la Direction de la police judiciaire : la délinquance roumaine – comprendre rom – en France a concerné 20.000 individus l’an dernier. Curieusement, c’est peu ou prou le nombre de Roms présents sur le territoire français selon les associations qui prétendent les défendre. Seraient-ils tous délinquants ? Les tabous s’accompagnent souvent de mystères.
4 – Montebourg et Duflot : la provocation au service du reniement
Après avoir chanté les mérites de la « démondialisation » et roulé des mécaniques contre le traité sur la « règle d’or » au moment des primaires socialistes, voilà Montebourg, dont le redressement productif de notre économie présente un encéphalogramme plat, stigmatisant les Mélenchonistes et autres écologistes qui refusent de voter ce texte. « Il vaut mieux adhérer à un système pour le changer de l’intérieur » nous dit en substance ce soudain pragmatique qui fait semblant d’ignorer que tous les infiltrés se font en réalité digérer. Les Trotskistes, quand ils faisaient de l’entrisme, prenaient au moins la précaution de ne pas le déclarer dans la presse. Enfin … la provocation étant la meilleure des diversions, voilà Montebourg agitant le chiffon rouge du nucléaire « industrie de l’avenir ». Succès garanti auprès des écolos et nouveau débat chassant l’ancien.
Madame Duflot, qui ne saurait être en reste pour le camp écologiste, revêt quant à elle le bonnet des Pussy Riot et métamorphose Mélenchon en lapin, afin que son grelot médiatique fasse oublier à quel point elle se satisfait facilement des subterfuges gouvernementaux sur les questions Rom et européenne. Les médias l’adorent.
5 – Tant qu’il le peut encore, Ayrault tire des oreilles
En l’occurrence celles de Cahuzac qui avait imprudemment évoqué le retour de la publicité vespérale sur les écrans du peuple mais aussi celles de Filippetti qui avait vertement démenti son collègue ministre en prenant soin de faire savoir que sa position était également celle du Président et du Premier ministre. Dire qu’on applique les consignes des chefs est donc une offense faite aux chefs. Sur tous ces sujets, notre Président se tenait très normalement à distance.
Voir la source LA.