Respirez LA.
A rebours de médias versatiles et médisants, nous entreprendrons cette semaine de défendre et d’illustrer les mérites du gouvernement Ayrault. Puissent nos fidèles lecteurs nous comprendre et nous pardonner …
1 – Ayrault sur le baudet : le retour si nécessaire du Premier ministre fusible !
Depuis Raffarin et Fillon, le Premier ministre ne jouait plus le rôle de paratonnerre protégeant le président des foudres de l’opinion et des médias. La majorité des journalistes hésitant encore à s’en prendre directement à Hollande, Ayrault se voit de plus en plus critiqué, surtout à gauche. Il faut bien garder du président à moudre dans les années qui viennent.
Ce retour à la tradition du bouc-émissaire de Matignon est assurément un grand acquis d’une présidence normale et apaisée. Merci Monsieur le Premier ministre !
2 - Miracle rue de Valois : le serrage du kiki culturel se fait avec le sourire !
« Le budget de la culture sera entièrement sanctuarisé, pour que le ministère puisse mener à bien ses deux missions : la proximité avec les artistes et l’accès du plus grand nombre aux biens culturels ».
Ainsi s’exprimait le futur président normal en page 86 de son insurpassable ouvrage de campagne : « Changer de destin ». Résultat six mois plus tard ? Le budget de la mission « Culture » dans la loi de finances est en baisse de 4,3% afin de "contribuer au redressement des comptes publics" assume Filippetti. Par son comportement exemplaire, son ministère mériterait d’être élevé au rang de sous-direction du Budget. Avez-vous entendu parler de manifestation rue de Valois pour autant ? Non. Miracle de la gauche, gloire au gouvernement !
« Le Monde» se demande, sans remettre en cause aucunement le bien-fondé des mesures, qui et comment doit trinquer et un éditoraliste de Libération trouve même justifié de réduire les crédits de France 2, car grosso-modo «cela forcera la chaîne à être plus productive et créative» ! Baisser les dépenses pour stimuler l’imagination ? Brrr … le renard néo-libéral s’est introduit dans le poulailler culturel. Et il est déguisé en mère-grand socialiste.
3 – Progrès fulgurants dans la culture de gouvernement : non à la cacocratie !
La maxime chevènementiste qui veut qu’un ministre « ferme sa gueule ou démissionne » a eu du mal à s’imposer sous les faibles Mitterrand et Jospin. Elle triomphe enfin avec Ayrault et Hollande. Rue de Grenelle, on fume la moquette, a-t-on pensé à Matignon en découvrant dans la presse que Peillon envisageait la dépénalisation de l’usage du cannabis.
Mais ce n’était que péripétie : un coup de téléphone et ces volutes d’incompréhension quasi haschischéennes furent dissipées. La directive est claire désormais : les ministres ont deux droits, se taire ou dire ce que pense le premier d’entre eux. Là où la droite serait fébrile, la gauche fait preuve d’autorité.
4 – L’absurdité de l’ISF enfin démontrée !
La droite en a rêvé … devinez qui l’a fait ? En proposant de soumettre les œuvres d’art à l’ISF, les députés socialistes ont prouvé l’absurdité et l’injustice de cet impôt. Quelle brigade d’investigation s’introduira chez les particuliers pour recenser bibelots, chefs d’œuvres et portraits de famille ? Qui dira ce qu’est un objet d’art et quelle est sa valeur tant qu’il n’est pas vendu ? L’ISF n’est qu’une double taxation de la propriété foncière et des portefeuilles financiers, seuls actifs à l’évaluation un tant soit peu objective. Merci à la gauche de l’avoir si bien rappelé.
5 – La lutte des classes abolie !
Grâce à Fleur Pellerin, nous savons désormais ce qu’est la lutte des classes. Elle commence dans les entreprises de plus de 500 salariés. Les PME, fussent-elle grosses, en sont exemptes car « chacun y a conscience de l’intérêt de l’entreprise ». Dans les grandes entreprises, en revanche, règnent l’imbécillité managériale et le chacun-pour-soi. On comprend mieux pourquoi, avec son collègue Montebourg, cette Fleur délicate a entrepris de donner des leçons de gestion à ces mastodontes dont, heureusement, la politique fiscale du gouvernement annonce la disparition.
6 – L’unité nationale merveilleusement incarnée par le ministre du tourisme intérieur !
Rafale de mitraillette à Marseille, Valls accoure. Rixes à Grenoble, Valls arrive. Coups de surin à Lille, Valls apparaît. Assassinat en Corse, Valls est annoncé. On croit revoir un ancien ministre de l’intérieur devenu président. Avec l’augmentation de la délinquance et l’aide de sa collègue gardant les sceaux et libérant les détenus, Valls va bientôt connaître la France comme sa poche. Sur tout le territoire, on se sentira en sécurité.
7 – La chance d’avoir une opposition bien nourrie : Copé et le croissant fertile !
L’incroyable succès d’audience obtenu par les quelques lignes de l’ouvrage où Copé narre les déboires d’un petit Blanc soulagé de son pain au chocolat par un petit Beur pour cause de ramadan laisse béat d’admiration. Belle inflation médiatique, beau travail des journaux progressistes ! On vit des musulmans distribuer des viennoiseries devant la gare Saint Lazare pour dénoncer l’écrit sacrilège et le Conseil des institutions de la même religion déposer une plainte pour incitation à l’islamophobie, délit qu’il est seul à connaître. On n’arrête plus les progrès du code pénal dans la France hollandaise et le climat communautaire est au beau fixe depuis mai dernier.
Tant de succès renvoie forcément à l’inconscient collectif. Il s’agit d’une réminiscence de l’histoire du croissant, qui triomphe dans le petit déjeuner français depuis des décennies et que la légende associe à la célébration du départ des Ottomans après leur échec militaire devant Vienne. Cette pâte feuilletée est bien la sublimation gastronomique du choc matinal des civilisations. L’Histoire nous enseigne aussi que Marie-Antoinette, viennoise de son état, l’importa en France.
Comme elle aimait également la brioche et conseillait au peuple de la consommer, parfois un peu maladroitement, on voit dans quel guêpier symbolique Copé s’est fourré, si l’on peut dire.
8 - Trahir à moitié pour trahir deux fois
L’explication de l’immense popularité de Hollande et de ses exécutants est simple. Ils trahissent certes leur électorat, hommage habituel du vice à la naïveté. Mais ils le font par bribes, pas à pas, en le dissimulant. Les classes populaires et moyennes ne sont gênées qu’aux entournures via la non-réactualisation du barème de l’impôt sur le revenu, le régime des heures sup’, les ajustements de CSG, les taxes sur la bière, les téléviseurs, etc. Les budgets publics sont rognés dans la discrétion. L’électorat socialiste sent que ses ennuis ne font que commencer. Il y a comme une clause de revoyure implicite dans cette duplicité. Trahir à moitié, c’est se donner la possibilité généreuse de trahir à nouveau. Le reniement, c’est tout le temps !
A rebours de médias versatiles et médisants, nous entreprendrons cette semaine de défendre et d’illustrer les mérites du gouvernement Ayrault. Puissent nos fidèles lecteurs nous comprendre et nous pardonner …
1 – Ayrault sur le baudet : le retour si nécessaire du Premier ministre fusible !
Depuis Raffarin et Fillon, le Premier ministre ne jouait plus le rôle de paratonnerre protégeant le président des foudres de l’opinion et des médias. La majorité des journalistes hésitant encore à s’en prendre directement à Hollande, Ayrault se voit de plus en plus critiqué, surtout à gauche. Il faut bien garder du président à moudre dans les années qui viennent.
Ce retour à la tradition du bouc-émissaire de Matignon est assurément un grand acquis d’une présidence normale et apaisée. Merci Monsieur le Premier ministre !
2 - Miracle rue de Valois : le serrage du kiki culturel se fait avec le sourire !
« Le budget de la culture sera entièrement sanctuarisé, pour que le ministère puisse mener à bien ses deux missions : la proximité avec les artistes et l’accès du plus grand nombre aux biens culturels ».
Ainsi s’exprimait le futur président normal en page 86 de son insurpassable ouvrage de campagne : « Changer de destin ». Résultat six mois plus tard ? Le budget de la mission « Culture » dans la loi de finances est en baisse de 4,3% afin de "contribuer au redressement des comptes publics" assume Filippetti. Par son comportement exemplaire, son ministère mériterait d’être élevé au rang de sous-direction du Budget. Avez-vous entendu parler de manifestation rue de Valois pour autant ? Non. Miracle de la gauche, gloire au gouvernement !
« Le Monde» se demande, sans remettre en cause aucunement le bien-fondé des mesures, qui et comment doit trinquer et un éditoraliste de Libération trouve même justifié de réduire les crédits de France 2, car grosso-modo «cela forcera la chaîne à être plus productive et créative» ! Baisser les dépenses pour stimuler l’imagination ? Brrr … le renard néo-libéral s’est introduit dans le poulailler culturel. Et il est déguisé en mère-grand socialiste.
3 – Progrès fulgurants dans la culture de gouvernement : non à la cacocratie !
La maxime chevènementiste qui veut qu’un ministre « ferme sa gueule ou démissionne » a eu du mal à s’imposer sous les faibles Mitterrand et Jospin. Elle triomphe enfin avec Ayrault et Hollande. Rue de Grenelle, on fume la moquette, a-t-on pensé à Matignon en découvrant dans la presse que Peillon envisageait la dépénalisation de l’usage du cannabis.
Mais ce n’était que péripétie : un coup de téléphone et ces volutes d’incompréhension quasi haschischéennes furent dissipées. La directive est claire désormais : les ministres ont deux droits, se taire ou dire ce que pense le premier d’entre eux. Là où la droite serait fébrile, la gauche fait preuve d’autorité.
4 – L’absurdité de l’ISF enfin démontrée !
La droite en a rêvé … devinez qui l’a fait ? En proposant de soumettre les œuvres d’art à l’ISF, les députés socialistes ont prouvé l’absurdité et l’injustice de cet impôt. Quelle brigade d’investigation s’introduira chez les particuliers pour recenser bibelots, chefs d’œuvres et portraits de famille ? Qui dira ce qu’est un objet d’art et quelle est sa valeur tant qu’il n’est pas vendu ? L’ISF n’est qu’une double taxation de la propriété foncière et des portefeuilles financiers, seuls actifs à l’évaluation un tant soit peu objective. Merci à la gauche de l’avoir si bien rappelé.
5 – La lutte des classes abolie !
Grâce à Fleur Pellerin, nous savons désormais ce qu’est la lutte des classes. Elle commence dans les entreprises de plus de 500 salariés. Les PME, fussent-elle grosses, en sont exemptes car « chacun y a conscience de l’intérêt de l’entreprise ». Dans les grandes entreprises, en revanche, règnent l’imbécillité managériale et le chacun-pour-soi. On comprend mieux pourquoi, avec son collègue Montebourg, cette Fleur délicate a entrepris de donner des leçons de gestion à ces mastodontes dont, heureusement, la politique fiscale du gouvernement annonce la disparition.
6 – L’unité nationale merveilleusement incarnée par le ministre du tourisme intérieur !
Rafale de mitraillette à Marseille, Valls accoure. Rixes à Grenoble, Valls arrive. Coups de surin à Lille, Valls apparaît. Assassinat en Corse, Valls est annoncé. On croit revoir un ancien ministre de l’intérieur devenu président. Avec l’augmentation de la délinquance et l’aide de sa collègue gardant les sceaux et libérant les détenus, Valls va bientôt connaître la France comme sa poche. Sur tout le territoire, on se sentira en sécurité.
7 – La chance d’avoir une opposition bien nourrie : Copé et le croissant fertile !
L’incroyable succès d’audience obtenu par les quelques lignes de l’ouvrage où Copé narre les déboires d’un petit Blanc soulagé de son pain au chocolat par un petit Beur pour cause de ramadan laisse béat d’admiration. Belle inflation médiatique, beau travail des journaux progressistes ! On vit des musulmans distribuer des viennoiseries devant la gare Saint Lazare pour dénoncer l’écrit sacrilège et le Conseil des institutions de la même religion déposer une plainte pour incitation à l’islamophobie, délit qu’il est seul à connaître. On n’arrête plus les progrès du code pénal dans la France hollandaise et le climat communautaire est au beau fixe depuis mai dernier.
Tant de succès renvoie forcément à l’inconscient collectif. Il s’agit d’une réminiscence de l’histoire du croissant, qui triomphe dans le petit déjeuner français depuis des décennies et que la légende associe à la célébration du départ des Ottomans après leur échec militaire devant Vienne. Cette pâte feuilletée est bien la sublimation gastronomique du choc matinal des civilisations. L’Histoire nous enseigne aussi que Marie-Antoinette, viennoise de son état, l’importa en France.
Comme elle aimait également la brioche et conseillait au peuple de la consommer, parfois un peu maladroitement, on voit dans quel guêpier symbolique Copé s’est fourré, si l’on peut dire.
8 - Trahir à moitié pour trahir deux fois
L’explication de l’immense popularité de Hollande et de ses exécutants est simple. Ils trahissent certes leur électorat, hommage habituel du vice à la naïveté. Mais ils le font par bribes, pas à pas, en le dissimulant. Les classes populaires et moyennes ne sont gênées qu’aux entournures via la non-réactualisation du barème de l’impôt sur le revenu, le régime des heures sup’, les ajustements de CSG, les taxes sur la bière, les téléviseurs, etc. Les budgets publics sont rognés dans la discrétion. L’électorat socialiste sent que ses ennuis ne font que commencer. Il y a comme une clause de revoyure implicite dans cette duplicité. Trahir à moitié, c’est se donner la possibilité généreuse de trahir à nouveau. Le reniement, c’est tout le temps !