De la Biennale proprement dite, on ne retiendra rien d'exceptionnel, mais quelques pavillons drolatiques et astucieux. Les Américains Jennifer Allora et Guillermo Calzadilla nous offrent ainsi des sièges d'avion, chars d'assaut et distributeurs de billets de banques détournés en grandes orgues ou en tapis de gymnastique, les Danois s'ouvrent à toutes les autres nationalités, aux bandes dessinées de Crumb, aux belles photographies de Taryn simon et décorent leur bâtiment de pseudos-fresques byzantines hilarantes signées Stélios Faitakis, etc.
L'infantilisme est bien l'école artistique dominante des temps présents, sous prétexte d'ironie distanciée. Cela ne pisse pas loin, mais puisque c'est sympathique et inoffensif, après tout ...
Boltanski, pour le pavillon français, est plus pontifiant avec ses images d'enfants défilant en illustration du hasard des destinées. Le résultat est visuellement intéressant même s'il est froid et peu innovant.
De très loin, l'exposition vénitienne la plus marquante pour ce qui est de l'art contemporain se tient à distance de la Biennale, dans l'un des deux palais de la fondation Pinault, le Grassi cette fois. La sélection d'oeuvres est brillante, avec une mention particulière pour une vidéo de David Claerbout, un artiste belge qui a photographié plus de 50 000 fois, au même instant, la même scène : des jeunes gens interrompant une partie de football pour nourrir des mouettes, à Alger. Ce nombre incroyable d'angles de vision différents, défilant sur un écran accompagnés d'une musique hypnotique, abolit peu à peu la notion de temps et d'espace. L'instant est éternel et tous les points de vue sont égaux. Cette oeuvre, simple dans son concept, a dû être d'une difficulté effrayante de réalisation pour qu'à aucun moment les appareils ne soient visibles. Elle a une dimension philosophique authentique.
On n'oubliera pas non plus le paysage désolé de Loris Gréaud, les pseudos-mélos ou publicités politiques de Francesco Vezzoli ou l'espèce de monstre proliférant, fait de tissus colorés, qui envahit une grande partie de la Ca' Pinault, réalisé par Joana Vasconcelos. Encore quelques excroissances et elle pourra dignement occuper la nef du Grand Palais lors d'une future "Monumenta".
Celles et ceux qui ne sacrifieraient pas au culte de l'art contemporain pourront adorer, au palais Grimani récemment restauré, deux panneaux de Jérôme Bosch figurant l'enfer et le paradis avec une simplicité d'expression et une poésie stupéfiantes. Deux chefs d'oeuvre peu connus, encore plus impressionnants que les retables du Prado.
L'infantilisme est bien l'école artistique dominante des temps présents, sous prétexte d'ironie distanciée. Cela ne pisse pas loin, mais puisque c'est sympathique et inoffensif, après tout ...
Boltanski, pour le pavillon français, est plus pontifiant avec ses images d'enfants défilant en illustration du hasard des destinées. Le résultat est visuellement intéressant même s'il est froid et peu innovant.
De très loin, l'exposition vénitienne la plus marquante pour ce qui est de l'art contemporain se tient à distance de la Biennale, dans l'un des deux palais de la fondation Pinault, le Grassi cette fois. La sélection d'oeuvres est brillante, avec une mention particulière pour une vidéo de David Claerbout, un artiste belge qui a photographié plus de 50 000 fois, au même instant, la même scène : des jeunes gens interrompant une partie de football pour nourrir des mouettes, à Alger. Ce nombre incroyable d'angles de vision différents, défilant sur un écran accompagnés d'une musique hypnotique, abolit peu à peu la notion de temps et d'espace. L'instant est éternel et tous les points de vue sont égaux. Cette oeuvre, simple dans son concept, a dû être d'une difficulté effrayante de réalisation pour qu'à aucun moment les appareils ne soient visibles. Elle a une dimension philosophique authentique.
On n'oubliera pas non plus le paysage désolé de Loris Gréaud, les pseudos-mélos ou publicités politiques de Francesco Vezzoli ou l'espèce de monstre proliférant, fait de tissus colorés, qui envahit une grande partie de la Ca' Pinault, réalisé par Joana Vasconcelos. Encore quelques excroissances et elle pourra dignement occuper la nef du Grand Palais lors d'une future "Monumenta".
Celles et ceux qui ne sacrifieraient pas au culte de l'art contemporain pourront adorer, au palais Grimani récemment restauré, deux panneaux de Jérôme Bosch figurant l'enfer et le paradis avec une simplicité d'expression et une poésie stupéfiantes. Deux chefs d'oeuvre peu connus, encore plus impressionnants que les retables du Prado.
Si la Terre, pour Bosch, est le paradis, alors on y entre par un utérus ...
Enfin, qui ne s'intéresse à rien de tout ça trouvera dans la nuit endiablée de la fête du Rédempteur le chemin des péchés et des miséricordes.
Amen !
Amen !