Atlantico est ICI.
1 – Président de série B sans plan B
Dure semaine pour le pouvoir … à nouveau ! Pour la huitième fois consécutive, il perd une élection législative partielle. L’excuse de Cahuzac ne saurait expliquer cette déroute du fait même de sa répétition. Passer de plus de 60 % à 20 % des voix en un an, c’est une déculottée historique. A ce niveau, on peut se demander si le PS n’eût pas mieux fait de soutenir l’ancien ministre déchu. Au moins aurait-il mis les rieurs de son côté, ce qui, en France, est toujours un atout.
Pendant que les plans sociaux avérés ou déguisés, comme à la FNAC, menacent partout, Mou-Président enregistre un audimat pitoyable pour sa poussive prestation sur M6. A trop dissimuler ses choix et ses non-choix, l’Enfumeur incite les Français à faire comme s’il n’était pas chef de l’Etat, tout simplement. Entre deux séries B, on choisit la moins ennuyeuse et, ce soir-là, M6 n’avait pas la bonne vedette.
L’irritation populaire monte d’autant plus que les ficelles du mensonge présidentiel sont de plus en plus visibles. Affirmer, sur l’affaire des retraites, que l’égalité entre fonctionnaires et salariés du privé est déjà en vigueur alors qu’elle ne le sera qu’en 2025, ignorer les régimes spéciaux, celui des parlementaires ou celui des intermittents du spectacle, tout en continuant à parler d’égalité : la crédibilité de François Hollande est désormais nulle sur ce délicat sujet.
Sa Normalité continue également à minimiser crânement la gravité et l’urgence de la dégradation des comptes publics. Comme il n’est pas question pour lui de toucher au cœur de son électorat, la seule solution est donc, qu’un jour ou l’autre, nos partenaires d’Europe du nord, la BCE et la Commission européenne acceptent de nous renflouer. Le petit bras-de-fer pour exclure la production audiovisuelle du champ des négociations commerciales avec les Américains est en réalité la préfiguration de cet affrontement. Dans ces conditions, la question ultime sera : les Allemands considèrent-ils que leur épargne et leur puissance économique sont davantage menacées par un éclatement de la zone euro que par un recours débridé à la création monétaire ? Faute de quoi, ils nous laisseront tomber et nous devrons revenir au franc dans un chaos propre à la gestion socialiste. Les économies des Français se volatiliseront. Le grand problème de Hollande est qu’il ne maîtrise rien de la réponse germanique. Le président de série B n’a pas de plan B, c’est embêtant.
2 – Heureusement les gentils médias sont là.
Les articles de diversion sur des affaires remontant aux rois pépés vont bon train dans la presse pro-gouvernementale. Exemple : le site du Nouvel Obs, le 14 juin dernier, fait le point de l’actualité à 18 heures : « Vous avez manqué les faits marquants de l'après midi ? Séance de rattrapage : Guéant et la justice, mariage gay, Tapie...»
A titre de rappel, le même 14 juin était rendu public le rapport Moreau qui réussit à enterrer les promesses de Hollande sur les retraites sans offrir de vraie solution au problème de leur financement.
Mais tout cela ne compte guère pour le Nouvel Obs au regard de l’arbitrage Tapie, cerise sur le gâteau du scandale du Crédit lyonnais, vieux de vingt ans, plus gros bouillon financier français depuis la deuxième guerre mondiale, quasi entièrement dû à sa brillante gestion par les socialistes et assimilés.
3 – Déclin culturel exceptionnel
C’est certain, il est difficile de trouver sympathique Manuel Barroso, eurocrate surpayé au bilan calamiteux. Pourtant, sa sortie contre notre prétendue exception culturelle, autre nom de la défense protectionniste du cinéma français de copinage et des mauvaises habitudes d’un secteur audiovisuel sous perfusion de l’Etat, était bienvenue. Aussitôt le malaise saisit la médiacratie. Quelle fidélité choisir ? L’Europe ou la gamelle ? Les microbes pro-européistes en viennent à se manger entre eux : le Monde a commis hier 18 juin un éditorial vengeur contre Barroso, qualifiant les derniers dix ans de l’Europe de « décennie de régression ». C’est bien vrai, si l’Europe ne protège plus les rentiers de l’intelligentsia officielle, à quoi sert-elle ?
Ainsi va la France de Hollande. Nous sommes constamment obligés de choisir entre la peste et le choléra. Mais, comme ceux qui naguère bradèrent leur honneur pour s’éviter un conflit mondial et qui finirent dans la guerre et le déshonneur, il faut nous préparer à avoir la peste ET le choléra, le déclin artistique et culturel ET la poursuite de la dilapidation des fonds publics qui ne parvient pas à l’enrayer.
A cet égard, le traumatisme causé par la fermeture brutale de la télévision publique grecque (Mediapart a même convoqué une réunion d’urgence à Paris pour la dénoncer !) est dû au caractère prémonitoire de cet événement à l’échelle du continent. Les soi-disant créateurs et autres intellectuels organiques ressassant depuis des lustres leur vision en noir et blanc du monde où les affreux capitalistes/riches/dominants exploitent les pauvres, discours sur fonds publics précisément payé par lesdits pauvres qui ne peuvent échapper aux taxes sur la consommation lesquelles vont ensuite détruire leurs emplois, sentent que leur fromage est menacé.
A terme, l’alternative qui s’annonce pour tous ces ronds-de-cuir idéologues est la privatisation ou la disparition pure et simple. Il est certain que cela a de quoi les crisper. Ainsi, Barroso se trompe-t-il : Hollande et ceux qu’il tente de protéger ne sont pas réactionnaires, ils sont simplement clairvoyants.
4 – Le Ayrault de la répression entrepreuneuriale
Notre gouvernement concourt-il aux « Oscars de l’anti-business » sur fond de morale petit-bourgeoise ?
Lu en effet dans Challenges du 13 juin dernier (page 7) que le gouvernement veut : "interdire les loteries gratuites, les "jeux d'adresse en ligne" et, par extension, tous les jeux de hasard à participer via SMS ou Audiotel, dont raffolent les chaînes de télévision ou Internet."
Dès fois que, soumis à ces vices, nous n’ayons plus assez d’argent pour payer nos impôts ...
5 - BNP : que tout change dans la banque française pour que rien ne change
Un ami bien informé m’a signalé cette semaine une intéressante illustration de la « répression bancaire » qui concourt à tirer la France vers le bas sans que, grâce à une intense campagne de communication, nul ne s’en rende compte.
« Hello Bank », c’est le nom de la nouvelle banque en ligne de la BNP. Révolutionnaire ? Pas tant que ça quand on sait que cette dernière avait trouvé en 1999, lors de son mariage forcé avec Paribas, dans les actifs de la banque de la rue d’Antin, « Banque directe », première banque en ligne au monde créée par les pionniers de l’ex-Compagnie-bancaire. Quelques mois plus tard, cette pépite en devenir fut ni plus ni moins vendue à AXA. Pas vraiment visionnaires les inspecteurs des Finances de la BNP ! Sur la page Facebook de Jean-Michel Billaut, surnommé de longue date « le gourou de l’Internet » et que la BNP marginalisa, on apprend que « les dirigeants de cette institution pensaient que l'Internet allait disparaître. "Votre Internet c'est foutu Billaut" m'ont dit certains… ».
Aujourd’hui, on sourit donc en voyant le « socialiste » François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de la BNP, afficher un profil de start-upper, sans cravate avec un IPAD à la main, lors du lancement très médiatisé de « Hello Bank ».
Plus fort encore est le «ethical washing » de la banque de la rue des Italiens avec une campagne sur sa responsabilité exemplaire. Son directeur général, Jean-Bernard Bonnafé, lors du rachat de la banque Fortis, déclara ni plus ni moins aux employés belges que « Réfléchir, c’est déjà désobéir ». Au début des années 2000, lorsqu’il fallait dégraisser à tout prix après la fusion avec Paribas, des salariés dans des situations psychologiques et matérielles parfois particulièrement difficiles furent poussés dehors. Aujourd’hui, la banque doit se débattre, d’après Les Echos du 26 mai dernier, dans des affaires gênantes comme celle d’un contournement du contrôle des changes de pays africains par le biais d’une banque monégasque, l’accusation de l’ONG Oxam qui lui reproche de participer à la spéculation sur les marchés agricoles en ayant une position dominante sur le marché des fonds de produits dérivés, l’ouverture par le parquet de Paris d’une information judiciaire sur les prêts immobiliers HELVET IMMO consentis en francs suisses, le reproche par ses clients d’avoir perdu 10 % sur la garantie Star 8 et qui demandent au moins en contrepartie le remboursement d’importants frais de gestion et l’hébergement dans un paradis fiscal anglo-normand des comptes d’un fonds qui rachète à des Américains mourants des contrats d’assurance-vie au détriment des bénéficiaires initiaux, etc …
La banque est notre métier.
1 – Président de série B sans plan B
Dure semaine pour le pouvoir … à nouveau ! Pour la huitième fois consécutive, il perd une élection législative partielle. L’excuse de Cahuzac ne saurait expliquer cette déroute du fait même de sa répétition. Passer de plus de 60 % à 20 % des voix en un an, c’est une déculottée historique. A ce niveau, on peut se demander si le PS n’eût pas mieux fait de soutenir l’ancien ministre déchu. Au moins aurait-il mis les rieurs de son côté, ce qui, en France, est toujours un atout.
Pendant que les plans sociaux avérés ou déguisés, comme à la FNAC, menacent partout, Mou-Président enregistre un audimat pitoyable pour sa poussive prestation sur M6. A trop dissimuler ses choix et ses non-choix, l’Enfumeur incite les Français à faire comme s’il n’était pas chef de l’Etat, tout simplement. Entre deux séries B, on choisit la moins ennuyeuse et, ce soir-là, M6 n’avait pas la bonne vedette.
L’irritation populaire monte d’autant plus que les ficelles du mensonge présidentiel sont de plus en plus visibles. Affirmer, sur l’affaire des retraites, que l’égalité entre fonctionnaires et salariés du privé est déjà en vigueur alors qu’elle ne le sera qu’en 2025, ignorer les régimes spéciaux, celui des parlementaires ou celui des intermittents du spectacle, tout en continuant à parler d’égalité : la crédibilité de François Hollande est désormais nulle sur ce délicat sujet.
Sa Normalité continue également à minimiser crânement la gravité et l’urgence de la dégradation des comptes publics. Comme il n’est pas question pour lui de toucher au cœur de son électorat, la seule solution est donc, qu’un jour ou l’autre, nos partenaires d’Europe du nord, la BCE et la Commission européenne acceptent de nous renflouer. Le petit bras-de-fer pour exclure la production audiovisuelle du champ des négociations commerciales avec les Américains est en réalité la préfiguration de cet affrontement. Dans ces conditions, la question ultime sera : les Allemands considèrent-ils que leur épargne et leur puissance économique sont davantage menacées par un éclatement de la zone euro que par un recours débridé à la création monétaire ? Faute de quoi, ils nous laisseront tomber et nous devrons revenir au franc dans un chaos propre à la gestion socialiste. Les économies des Français se volatiliseront. Le grand problème de Hollande est qu’il ne maîtrise rien de la réponse germanique. Le président de série B n’a pas de plan B, c’est embêtant.
2 – Heureusement les gentils médias sont là.
Les articles de diversion sur des affaires remontant aux rois pépés vont bon train dans la presse pro-gouvernementale. Exemple : le site du Nouvel Obs, le 14 juin dernier, fait le point de l’actualité à 18 heures : « Vous avez manqué les faits marquants de l'après midi ? Séance de rattrapage : Guéant et la justice, mariage gay, Tapie...»
A titre de rappel, le même 14 juin était rendu public le rapport Moreau qui réussit à enterrer les promesses de Hollande sur les retraites sans offrir de vraie solution au problème de leur financement.
Mais tout cela ne compte guère pour le Nouvel Obs au regard de l’arbitrage Tapie, cerise sur le gâteau du scandale du Crédit lyonnais, vieux de vingt ans, plus gros bouillon financier français depuis la deuxième guerre mondiale, quasi entièrement dû à sa brillante gestion par les socialistes et assimilés.
3 – Déclin culturel exceptionnel
C’est certain, il est difficile de trouver sympathique Manuel Barroso, eurocrate surpayé au bilan calamiteux. Pourtant, sa sortie contre notre prétendue exception culturelle, autre nom de la défense protectionniste du cinéma français de copinage et des mauvaises habitudes d’un secteur audiovisuel sous perfusion de l’Etat, était bienvenue. Aussitôt le malaise saisit la médiacratie. Quelle fidélité choisir ? L’Europe ou la gamelle ? Les microbes pro-européistes en viennent à se manger entre eux : le Monde a commis hier 18 juin un éditorial vengeur contre Barroso, qualifiant les derniers dix ans de l’Europe de « décennie de régression ». C’est bien vrai, si l’Europe ne protège plus les rentiers de l’intelligentsia officielle, à quoi sert-elle ?
Ainsi va la France de Hollande. Nous sommes constamment obligés de choisir entre la peste et le choléra. Mais, comme ceux qui naguère bradèrent leur honneur pour s’éviter un conflit mondial et qui finirent dans la guerre et le déshonneur, il faut nous préparer à avoir la peste ET le choléra, le déclin artistique et culturel ET la poursuite de la dilapidation des fonds publics qui ne parvient pas à l’enrayer.
A cet égard, le traumatisme causé par la fermeture brutale de la télévision publique grecque (Mediapart a même convoqué une réunion d’urgence à Paris pour la dénoncer !) est dû au caractère prémonitoire de cet événement à l’échelle du continent. Les soi-disant créateurs et autres intellectuels organiques ressassant depuis des lustres leur vision en noir et blanc du monde où les affreux capitalistes/riches/dominants exploitent les pauvres, discours sur fonds publics précisément payé par lesdits pauvres qui ne peuvent échapper aux taxes sur la consommation lesquelles vont ensuite détruire leurs emplois, sentent que leur fromage est menacé.
A terme, l’alternative qui s’annonce pour tous ces ronds-de-cuir idéologues est la privatisation ou la disparition pure et simple. Il est certain que cela a de quoi les crisper. Ainsi, Barroso se trompe-t-il : Hollande et ceux qu’il tente de protéger ne sont pas réactionnaires, ils sont simplement clairvoyants.
4 – Le Ayrault de la répression entrepreuneuriale
Notre gouvernement concourt-il aux « Oscars de l’anti-business » sur fond de morale petit-bourgeoise ?
Lu en effet dans Challenges du 13 juin dernier (page 7) que le gouvernement veut : "interdire les loteries gratuites, les "jeux d'adresse en ligne" et, par extension, tous les jeux de hasard à participer via SMS ou Audiotel, dont raffolent les chaînes de télévision ou Internet."
Dès fois que, soumis à ces vices, nous n’ayons plus assez d’argent pour payer nos impôts ...
5 - BNP : que tout change dans la banque française pour que rien ne change
Un ami bien informé m’a signalé cette semaine une intéressante illustration de la « répression bancaire » qui concourt à tirer la France vers le bas sans que, grâce à une intense campagne de communication, nul ne s’en rende compte.
« Hello Bank », c’est le nom de la nouvelle banque en ligne de la BNP. Révolutionnaire ? Pas tant que ça quand on sait que cette dernière avait trouvé en 1999, lors de son mariage forcé avec Paribas, dans les actifs de la banque de la rue d’Antin, « Banque directe », première banque en ligne au monde créée par les pionniers de l’ex-Compagnie-bancaire. Quelques mois plus tard, cette pépite en devenir fut ni plus ni moins vendue à AXA. Pas vraiment visionnaires les inspecteurs des Finances de la BNP ! Sur la page Facebook de Jean-Michel Billaut, surnommé de longue date « le gourou de l’Internet » et que la BNP marginalisa, on apprend que « les dirigeants de cette institution pensaient que l'Internet allait disparaître. "Votre Internet c'est foutu Billaut" m'ont dit certains… ».
Aujourd’hui, on sourit donc en voyant le « socialiste » François Villeroy de Galhau, directeur général délégué de la BNP, afficher un profil de start-upper, sans cravate avec un IPAD à la main, lors du lancement très médiatisé de « Hello Bank ».
Plus fort encore est le «ethical washing » de la banque de la rue des Italiens avec une campagne sur sa responsabilité exemplaire. Son directeur général, Jean-Bernard Bonnafé, lors du rachat de la banque Fortis, déclara ni plus ni moins aux employés belges que « Réfléchir, c’est déjà désobéir ». Au début des années 2000, lorsqu’il fallait dégraisser à tout prix après la fusion avec Paribas, des salariés dans des situations psychologiques et matérielles parfois particulièrement difficiles furent poussés dehors. Aujourd’hui, la banque doit se débattre, d’après Les Echos du 26 mai dernier, dans des affaires gênantes comme celle d’un contournement du contrôle des changes de pays africains par le biais d’une banque monégasque, l’accusation de l’ONG Oxam qui lui reproche de participer à la spéculation sur les marchés agricoles en ayant une position dominante sur le marché des fonds de produits dérivés, l’ouverture par le parquet de Paris d’une information judiciaire sur les prêts immobiliers HELVET IMMO consentis en francs suisses, le reproche par ses clients d’avoir perdu 10 % sur la garantie Star 8 et qui demandent au moins en contrepartie le remboursement d’importants frais de gestion et l’hébergement dans un paradis fiscal anglo-normand des comptes d’un fonds qui rachète à des Américains mourants des contrats d’assurance-vie au détriment des bénéficiaires initiaux, etc …
La banque est notre métier.