Votre fleuriste est LA.
1 – Hollande : un modèle pour les Français
Non, ce n’est pas ce que vous croyez ! Cette année, les exportations néerlandaises vont dépasser les nôtres nonobstant le fait que les Pays-Bas sont quatre fois moins peuplés et treize fois moins étendus. Certes, il y a une part de réexportation dans ces performances bataves, mais c’était déjà le cas auparavant et cela n’atténue que peu la dure comparaison. En 2012, le déficit commercial français va pulvériser tous ses records, témoin du naufrage de notre industrie qui, entre surévaluation de l’euro, poids des charges sociales et rigidités en tout genre, prend l’eau. En Hollande, il n’y a pas davantage de pétrole qu’en France, l’euro est également un handicap mais il y a des vraies idées pour réformer en permanence le pays et favoriser l’innovation et l’emploi. Un nouveau système fiscal introduit en 2001 a modéré les taux élevés d'imposition et reporté partiellement les charges vers les services et les biens de consommation. Et, bien sûr, pas de trace d’un ministère du redressement productif, pas de rapport Gallois transformé en usine à gaz et à crédits d’impôt, pas de réduction des dépenses publiques aussi matamoresque qu’imprécise.
2 – Saint Cycle, priez pour nous
Aveu stupéfiant de Sa Normalité dans les colonnes du « Monde » la semaine dernière : il faut espérer un cycle économique meilleur pour que la France se tire d’affaires ! La tactique « hollandaise », celle d’un service minimum de réformes pour ne pas effrayer les marchés en attendant que les Allemands et la BCE acceptent la monétisation de notre dette et que l’économie redémarre miraculeusement, est désormais crûment avouée par notre président. Mais où est le plan B si le cycle est plus long que prévu, les difficultés structurelles et les Allemands intransigeants ? Mystère et roses au poing.
3 – Hollande va-t-il entrer dans la phase autoritaire de son quinquennat ?
Lui-Président le regrette dans le même entretien au « Monde » : il n’y a plus de respect pour sa fonction. Certes, mais que respecter lorsqu’on voit un nouvel élu tourner le dos à son prédécesseur alors que ce dernier n’a pas encore quitté la cour de l’Elysée lors de la passation des pouvoirs ? C’est l’outrageant outragé. Et que penser d’un candidat qui, du début à la fin de sa campagne, a exploité la mauvaise habitude nationale consistant à nier les difficultés du pays ?
Face aux critiques montantes et, plus grave encore, aux sarcasmes, le sacrifice de Ayrault est devenu indispensable. Hollande devra attendre encore quelques mois car, dans un quinquennat, il est délicat d’user plus de deux Premier ministres. Un troisième, serait déjà de trop. Au-delà, c’est le ridicule assuré et le fusible ne fonctionnerait plus. Il faudra aussi lui trouver un successeur. Qui qu’il soit, il devra incarner, face à l’adversité, une ligne plus dure que celle de l’hôte actuel de Matignon. Le vote mêlé des communistes et de l’UMP au Sénat est lourd de conséquences en termes d’allongement des procédures parlementaires.
Si ce front renversé se répète, le gouvernement devra recourir à tous les mécanismes autoritaires du parlementarisme « rationalisé » cher au gaullisme des origines. Cela ne fera qu’ajouter à la confusion politique et il y aura de toute façon du temps perdu.
La nervosité gagne donc la Socialie. Des membres du gouvernement, telle l’inconnue Delaunay, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, font état de leur lassitude à ne pouvoir répliquer vertement à leurs adversaires, ces « énervés de droite, hypomanes de gauche et médiocrates de partout ailleurs ». Enfin des efforts de vocabulaire ! Des caciques du parti comme Rebsamen ou Royal engagent le président à davantage d’offensive. Des députés tentent de relancer les vieux dérivatifs anti-sarkozystes en réclamant une commission d’enquête sur la mort de Kadhafi. Peut-être pourraient-ils aussi se demander pourquoi la France ne fait rien de concret contre Assad ? La situation économique va inciter à chercher d’autres boucs-émissaires. Une ligne dure s’imposera probablement, accusant l’opposition « carpe et lapin » de la droite et du PCF d’être à l’origine des difficultés du pouvoir.
Plusieurs figures peuvent incarner ce raidissement. Aubry avec des mots de gauche et Valls avec un vocabulaire de droite sont des candidats évidents pour serrer la vis mais chacun nourrit des ambitions gênantes pour le président. Reste l’autoritarisme pur de figures moins connues issues de la technocratie (Touraine) ou du parti (Vallini). Quel dommage que la carte DSK soit définitivement brûlée ! La tâche sera de toute manière rude pour le malheureux qui sera choisi : à défaut de résultats probants, ce durcissement ne conduira qu’à davantage d’agressivité et placera le régime sur une pente savonneuse.
Copé a-t-il pressenti ce risque en annonçant, qu’en face, la droite serait prête, sous sa houlette, à descendre dans la rue pour manifester ? La vie politique risque de se tendre mais ce serait une bonne chose tant la France souffre depuis des décennies d’une chape de politiquement correct qui inhibe la prise de décisions. Bienheureux ceux qui vivent des époques troublées, aurait dit le sage chinois. Le bonheur se rapproche de nous à la vitesse grand V.
4 – Schröder des der ?
Si, comme l’y incite l’ancien chancelier social-démocrate, Hollande 2 décidait d’imposer à la France une thérapie schröderienne faite de report de l’âge de départ à la retraite, de retour aux 39 heures payées 35, de hausse substantielle de la TVA, de cure d’amaigrissement dans le secteur public et d’assouplissement du code du travail, il ne pourra le faire qu’à la condition d’obtenir en échange, de Draghi et Merkel, une baisse du taux de change de l’euro et une mise en commun d’une large fraction des dettes publiques. Sinon, l’effet récessif de tous ces efforts, dans un contexte international déprimé, les anéantira et entraînera Hollande dans un abîme d’impopularité abrégeant son mandat.
Hélas, pour avoir d’ores et déjà tardé à adopter une politique de réformes courageuses et se contenter de mesurettes comme dans les suites du rapport Gallois, il s’est rapproché des échéances législatives allemandes qui empêchent la chancelière de paraître céder quoi que ce soit à des pays-cigales. Et, d’ici la fin 2013, la récession et la hausse du chômage seront devenues insupportables aux Français.
Autant nommer tout de suite le redresseur de productivité Montebourg Premier ministre afin de quitter l’Union européenne avec fracas. Bienheureux ceux qui vivent des époques troublées ...
5 - Valls : copie ou caricature ?
Roms délogés à tour de bras, manifestations interdites à tout-va, opposants à un projet d’aéroport molestés avec régularité, nationaliste basque de nationalité française remise à l’Espagne pour y répondre de délits n’existant pas dans notre législation : afin de passer pour un homme fort et soigner sa com’, Valls semble avoir pour modèle la caricature par la gauche de la droite réactionnaire. Il y perdra ses (rares) amis et ne gagnera que des soutiens goguenards dans le camp d’en face.
6 – Sœurs Emmanuelle
La France avait deux sœurs Emmanuelle, l’une ange, l’autre démon. Depuis Pascal, on sait que l’Homme (un terme générique qui embrasse la femme) est un peu des deux. L’une a incarné l’érotisme tropicalisé, le porno soft jet-lagué. L’autre le service des pauvres. L’une venait de Hollande et l’autre de Belgique, preuve de l’ouverture de notre beau pays à ses voisins du Nord. Elles ont montré toutes deux un engagement physique impressionnant, l’une à Bangkok, l’autre au Caire, également soucieuses des corps et âmes de leur public. Elles ont avoué souffrir de leur image, du doute et de la dépression. Elles sont mortes désormais et, fait très rare pour des Françaises de naissance ou d’adoption, ont eu droit à leur nécrologie en pleine page de « The Economist » à quelques années d’intervalle. France, ton capital émotif fout le camp !
7 - Conseil gratuit à Valérie Compagne-Première
Rien n’y fait ! Ni les compilations littéraires dans Paris-Match, ni les mea culpa de twitteuse maladroite, ni la main tendue à Ségolène : Valérie ne parvient pas à se réconcilier avec les Français. Cela n’aide pas sa tendre moitié, fourbu sous le faix élyséen.
Une idée m’est venue en feuilletant un magazine people chez le dentiste. Il lui faut sortir le grand jeu, montrer qu’elle est dépourvue d’esprit clanique, revanchard et partisan. Pour cela, une solution : interviewer Carla à l’occasion de son prochain album. Si la chanteuse et ex-première dame accepte, ce merveilleux moment d’union nationale devrait se traduire par un frémissement après la virgule dans les sondages. Enfin !
1 – Hollande : un modèle pour les Français
Non, ce n’est pas ce que vous croyez ! Cette année, les exportations néerlandaises vont dépasser les nôtres nonobstant le fait que les Pays-Bas sont quatre fois moins peuplés et treize fois moins étendus. Certes, il y a une part de réexportation dans ces performances bataves, mais c’était déjà le cas auparavant et cela n’atténue que peu la dure comparaison. En 2012, le déficit commercial français va pulvériser tous ses records, témoin du naufrage de notre industrie qui, entre surévaluation de l’euro, poids des charges sociales et rigidités en tout genre, prend l’eau. En Hollande, il n’y a pas davantage de pétrole qu’en France, l’euro est également un handicap mais il y a des vraies idées pour réformer en permanence le pays et favoriser l’innovation et l’emploi. Un nouveau système fiscal introduit en 2001 a modéré les taux élevés d'imposition et reporté partiellement les charges vers les services et les biens de consommation. Et, bien sûr, pas de trace d’un ministère du redressement productif, pas de rapport Gallois transformé en usine à gaz et à crédits d’impôt, pas de réduction des dépenses publiques aussi matamoresque qu’imprécise.
2 – Saint Cycle, priez pour nous
Aveu stupéfiant de Sa Normalité dans les colonnes du « Monde » la semaine dernière : il faut espérer un cycle économique meilleur pour que la France se tire d’affaires ! La tactique « hollandaise », celle d’un service minimum de réformes pour ne pas effrayer les marchés en attendant que les Allemands et la BCE acceptent la monétisation de notre dette et que l’économie redémarre miraculeusement, est désormais crûment avouée par notre président. Mais où est le plan B si le cycle est plus long que prévu, les difficultés structurelles et les Allemands intransigeants ? Mystère et roses au poing.
3 – Hollande va-t-il entrer dans la phase autoritaire de son quinquennat ?
Lui-Président le regrette dans le même entretien au « Monde » : il n’y a plus de respect pour sa fonction. Certes, mais que respecter lorsqu’on voit un nouvel élu tourner le dos à son prédécesseur alors que ce dernier n’a pas encore quitté la cour de l’Elysée lors de la passation des pouvoirs ? C’est l’outrageant outragé. Et que penser d’un candidat qui, du début à la fin de sa campagne, a exploité la mauvaise habitude nationale consistant à nier les difficultés du pays ?
Face aux critiques montantes et, plus grave encore, aux sarcasmes, le sacrifice de Ayrault est devenu indispensable. Hollande devra attendre encore quelques mois car, dans un quinquennat, il est délicat d’user plus de deux Premier ministres. Un troisième, serait déjà de trop. Au-delà, c’est le ridicule assuré et le fusible ne fonctionnerait plus. Il faudra aussi lui trouver un successeur. Qui qu’il soit, il devra incarner, face à l’adversité, une ligne plus dure que celle de l’hôte actuel de Matignon. Le vote mêlé des communistes et de l’UMP au Sénat est lourd de conséquences en termes d’allongement des procédures parlementaires.
Si ce front renversé se répète, le gouvernement devra recourir à tous les mécanismes autoritaires du parlementarisme « rationalisé » cher au gaullisme des origines. Cela ne fera qu’ajouter à la confusion politique et il y aura de toute façon du temps perdu.
La nervosité gagne donc la Socialie. Des membres du gouvernement, telle l’inconnue Delaunay, secrétaire d’Etat aux personnes âgées, font état de leur lassitude à ne pouvoir répliquer vertement à leurs adversaires, ces « énervés de droite, hypomanes de gauche et médiocrates de partout ailleurs ». Enfin des efforts de vocabulaire ! Des caciques du parti comme Rebsamen ou Royal engagent le président à davantage d’offensive. Des députés tentent de relancer les vieux dérivatifs anti-sarkozystes en réclamant une commission d’enquête sur la mort de Kadhafi. Peut-être pourraient-ils aussi se demander pourquoi la France ne fait rien de concret contre Assad ? La situation économique va inciter à chercher d’autres boucs-émissaires. Une ligne dure s’imposera probablement, accusant l’opposition « carpe et lapin » de la droite et du PCF d’être à l’origine des difficultés du pouvoir.
Plusieurs figures peuvent incarner ce raidissement. Aubry avec des mots de gauche et Valls avec un vocabulaire de droite sont des candidats évidents pour serrer la vis mais chacun nourrit des ambitions gênantes pour le président. Reste l’autoritarisme pur de figures moins connues issues de la technocratie (Touraine) ou du parti (Vallini). Quel dommage que la carte DSK soit définitivement brûlée ! La tâche sera de toute manière rude pour le malheureux qui sera choisi : à défaut de résultats probants, ce durcissement ne conduira qu’à davantage d’agressivité et placera le régime sur une pente savonneuse.
Copé a-t-il pressenti ce risque en annonçant, qu’en face, la droite serait prête, sous sa houlette, à descendre dans la rue pour manifester ? La vie politique risque de se tendre mais ce serait une bonne chose tant la France souffre depuis des décennies d’une chape de politiquement correct qui inhibe la prise de décisions. Bienheureux ceux qui vivent des époques troublées, aurait dit le sage chinois. Le bonheur se rapproche de nous à la vitesse grand V.
4 – Schröder des der ?
Si, comme l’y incite l’ancien chancelier social-démocrate, Hollande 2 décidait d’imposer à la France une thérapie schröderienne faite de report de l’âge de départ à la retraite, de retour aux 39 heures payées 35, de hausse substantielle de la TVA, de cure d’amaigrissement dans le secteur public et d’assouplissement du code du travail, il ne pourra le faire qu’à la condition d’obtenir en échange, de Draghi et Merkel, une baisse du taux de change de l’euro et une mise en commun d’une large fraction des dettes publiques. Sinon, l’effet récessif de tous ces efforts, dans un contexte international déprimé, les anéantira et entraînera Hollande dans un abîme d’impopularité abrégeant son mandat.
Hélas, pour avoir d’ores et déjà tardé à adopter une politique de réformes courageuses et se contenter de mesurettes comme dans les suites du rapport Gallois, il s’est rapproché des échéances législatives allemandes qui empêchent la chancelière de paraître céder quoi que ce soit à des pays-cigales. Et, d’ici la fin 2013, la récession et la hausse du chômage seront devenues insupportables aux Français.
Autant nommer tout de suite le redresseur de productivité Montebourg Premier ministre afin de quitter l’Union européenne avec fracas. Bienheureux ceux qui vivent des époques troublées ...
5 - Valls : copie ou caricature ?
Roms délogés à tour de bras, manifestations interdites à tout-va, opposants à un projet d’aéroport molestés avec régularité, nationaliste basque de nationalité française remise à l’Espagne pour y répondre de délits n’existant pas dans notre législation : afin de passer pour un homme fort et soigner sa com’, Valls semble avoir pour modèle la caricature par la gauche de la droite réactionnaire. Il y perdra ses (rares) amis et ne gagnera que des soutiens goguenards dans le camp d’en face.
6 – Sœurs Emmanuelle
La France avait deux sœurs Emmanuelle, l’une ange, l’autre démon. Depuis Pascal, on sait que l’Homme (un terme générique qui embrasse la femme) est un peu des deux. L’une a incarné l’érotisme tropicalisé, le porno soft jet-lagué. L’autre le service des pauvres. L’une venait de Hollande et l’autre de Belgique, preuve de l’ouverture de notre beau pays à ses voisins du Nord. Elles ont montré toutes deux un engagement physique impressionnant, l’une à Bangkok, l’autre au Caire, également soucieuses des corps et âmes de leur public. Elles ont avoué souffrir de leur image, du doute et de la dépression. Elles sont mortes désormais et, fait très rare pour des Françaises de naissance ou d’adoption, ont eu droit à leur nécrologie en pleine page de « The Economist » à quelques années d’intervalle. France, ton capital émotif fout le camp !
7 - Conseil gratuit à Valérie Compagne-Première
Rien n’y fait ! Ni les compilations littéraires dans Paris-Match, ni les mea culpa de twitteuse maladroite, ni la main tendue à Ségolène : Valérie ne parvient pas à se réconcilier avec les Français. Cela n’aide pas sa tendre moitié, fourbu sous le faix élyséen.
Une idée m’est venue en feuilletant un magazine people chez le dentiste. Il lui faut sortir le grand jeu, montrer qu’elle est dépourvue d’esprit clanique, revanchard et partisan. Pour cela, une solution : interviewer Carla à l’occasion de son prochain album. Si la chanteuse et ex-première dame accepte, ce merveilleux moment d’union nationale devrait se traduire par un frémissement après la virgule dans les sondages. Enfin !