Le complexe qui accable la production artistique hexagonale depuis le milieu des années 80 n’a pas lieu d’être. Certes, les plasticiens français ne tiennent plus le haut du pavé planétaire. Parmi les moins de 50 ans, peu, hormis Fabrice Hybert ou Jean-Michel Othoniel, parviennent à voir leur production reconnue dans les enceintes internationales. Pourtant, ils sont quelques-uns à valoir le détour, jouissant d’une notoriété variable mais toujours insuffisante au regard de la qualité de leurs œuvres. Nous pensons ici à Marc Desgranchamps, Philippe Pasqua, Lydie Arrickx, les frères Goldring ou Marc Giorda, par exemple. Nous aurons peut-être un jour l’occasion de parler de chacun d’eux.
Aucun de ces vaillants petits soldats n’exposant au dernier Mac 2000, nous évoquerons plutôt, en quelques mots, ceux qui y montraient leurs œuvres et dont plusieurs n’ont aucune raison d’en rougir, bien au contraire. Car Mac 2000 parvient, depuis plus de 20 ans, à survivre dans l’ombre portée de la FIAC, selon des principes en tous points opposés à ceux de sa grande sœur et dans une ambiance semi-artisanale.
Ici, ce ne sont pas les galeries qui exposent mais les artistes eux-mêmes. Ils sont 130, Français pour la plupart, ou en tout cas résidant en France. Nous retiendrons, par exemple, les natures mortes étranges et décalées de Thimothée Mahuzier, sur des images de fast-food épaissies et cireuses ; ou encore les installations savantes et lyriques de Sean Mc Ginnis, américain vivant en France, qui jongle avec les fils pour en faire des sortes de toiles d’araignée hyper-complexes ; Horst Widemann, pour son travail à partir de photos prises aux rayons-X ; Loïc Madec, pour ses recherches dérivées de l’iconographie des années 50 et des décors de Christian Bérard ; Pierre-Alexandre Rémy, pour ses longues torsades en caoutchouc et métal, qui ne prétendent pas démontrer grand-chose mais sont amusantes à regarder.
Il y en avait ainsi une bonne quinzaine à ne pas démériter et qui cherchent, à tâtons, la manière de renouveler l’art plurimillénaire de travailler la forme et la couleur.
Cette visite conduit toutefois à se poser des questions qui ponctuent, désormais, toute rencontre avec l’art contemporain. On voit de plus en plus triompher la technique mixte, où la photographie numérique, retravaillée d’une quelconque manière, mêlée à différentes solutions chimiques destinées à la sublimer et la transformer, prétend offrir un regard neuf. Le résultat est souvent décoratif, mais il laisse un profond sentiment de malaise car on sent que l’inspiration s’efface derrière le procédé, que la technique l’emporte sur la méthode et que n’importe qui, appliquant les mêmes ruses, parviendrait à peu près au même résultat.
Et l’on se dit alors deux choses.
D’abord, dans un monde dominé par la capacité d’investissement, les pauvres artistes hexagonaux n’ont que peu de chances de s’en sortir. Quand on voit comment Jeff Koons ou Damien Hirst, à partir de concepts dont ils confient la réalisation à de véritables entreprises, dominent les marchés, les revues, les musées et les galeries, on se dit que les petits brevets de tel ou tel ne leur permettront pas de résister à la puissance de frappe de ces mastodontes.
Ensuite, que nous sommes dans une période semblable à cette fin de la Renaissance toscane, où les retables se boursouflaient de couleurs de plus en plus criardes, où les sculptures envahissaient les panneaux peints et gaufraient les images faute de pouvoir les rendre plus attrayantes par leur inspiration même.
Serait-ce la fin de la « Renaissance américaine » du 20ème siècle ? Cela correspondrait en tout cas à une évolution politique visible sous nos yeux. Et, lorsque la Renaissance repartit de plus belle à Rome, Milan et dans toute l’Europe, c’est par un retour à des techniques plus simples et par une libération du regard et de l’esprit qu’elle porta l’art vers de nouveaux sommets.
En somme, des raisons d’être optimistes.
Aucun de ces vaillants petits soldats n’exposant au dernier Mac 2000, nous évoquerons plutôt, en quelques mots, ceux qui y montraient leurs œuvres et dont plusieurs n’ont aucune raison d’en rougir, bien au contraire. Car Mac 2000 parvient, depuis plus de 20 ans, à survivre dans l’ombre portée de la FIAC, selon des principes en tous points opposés à ceux de sa grande sœur et dans une ambiance semi-artisanale.
Ici, ce ne sont pas les galeries qui exposent mais les artistes eux-mêmes. Ils sont 130, Français pour la plupart, ou en tout cas résidant en France. Nous retiendrons, par exemple, les natures mortes étranges et décalées de Thimothée Mahuzier, sur des images de fast-food épaissies et cireuses ; ou encore les installations savantes et lyriques de Sean Mc Ginnis, américain vivant en France, qui jongle avec les fils pour en faire des sortes de toiles d’araignée hyper-complexes ; Horst Widemann, pour son travail à partir de photos prises aux rayons-X ; Loïc Madec, pour ses recherches dérivées de l’iconographie des années 50 et des décors de Christian Bérard ; Pierre-Alexandre Rémy, pour ses longues torsades en caoutchouc et métal, qui ne prétendent pas démontrer grand-chose mais sont amusantes à regarder.
Il y en avait ainsi une bonne quinzaine à ne pas démériter et qui cherchent, à tâtons, la manière de renouveler l’art plurimillénaire de travailler la forme et la couleur.
Cette visite conduit toutefois à se poser des questions qui ponctuent, désormais, toute rencontre avec l’art contemporain. On voit de plus en plus triompher la technique mixte, où la photographie numérique, retravaillée d’une quelconque manière, mêlée à différentes solutions chimiques destinées à la sublimer et la transformer, prétend offrir un regard neuf. Le résultat est souvent décoratif, mais il laisse un profond sentiment de malaise car on sent que l’inspiration s’efface derrière le procédé, que la technique l’emporte sur la méthode et que n’importe qui, appliquant les mêmes ruses, parviendrait à peu près au même résultat.
Et l’on se dit alors deux choses.
D’abord, dans un monde dominé par la capacité d’investissement, les pauvres artistes hexagonaux n’ont que peu de chances de s’en sortir. Quand on voit comment Jeff Koons ou Damien Hirst, à partir de concepts dont ils confient la réalisation à de véritables entreprises, dominent les marchés, les revues, les musées et les galeries, on se dit que les petits brevets de tel ou tel ne leur permettront pas de résister à la puissance de frappe de ces mastodontes.
Ensuite, que nous sommes dans une période semblable à cette fin de la Renaissance toscane, où les retables se boursouflaient de couleurs de plus en plus criardes, où les sculptures envahissaient les panneaux peints et gaufraient les images faute de pouvoir les rendre plus attrayantes par leur inspiration même.
Serait-ce la fin de la « Renaissance américaine » du 20ème siècle ? Cela correspondrait en tout cas à une évolution politique visible sous nos yeux. Et, lorsque la Renaissance repartit de plus belle à Rome, Milan et dans toute l’Europe, c’est par un retour à des techniques plus simples et par une libération du regard et de l’esprit qu’elle porta l’art vers de nouveaux sommets.
En somme, des raisons d’être optimistes.