Ah ça ira, ça ira, ça ira ...
Entre 2006 et 2007, le Hamas a éliminé physiquement, à Gaza, ses concurrents du Fatah pour imposer sa triste loi sur ce territoire. Près de 600 palestiniens furent tués et quelques membres de l’OLP durent leur salut au seul fait qu’ils parvinrent à s’enfuir en Israël. On vit même, le 12 novembre 2007, une manifestation en hommage à Yasser Arafat, organisée par le Fatah, dispersée par des hommes armés du Hamas qui tirèrent dans la foule !
Combien de grandes consciences françaises ont-elles alors défilé à Barbès ou ailleurs pour dénoncer cette organisation terroriste et confessionnelle qui étripaient d’autres Arabes pour instaurer progressivement sa dictature ? Aucune.
On connaît la rengaine : tout ce que fait Israël pour se protéger est colonialiste, raciste et illégitime puisque Israël n’a pas droit à l’existence, selon la charte du Hamas à laquelle adhère sans trop se poser de questions les manifestants parisiens qui le soutiennent. Ni mur de protection ni «dôme de fer» : les Israéliens devraient subir passivement toutes les attaques et tous les meurtres puisqu’ils sont intrinsèquement coupables. Qu’ils démantèlent leurs implantations à Gaza est normal, qu’ils exigent ensuite que les terres abandonnées ne deviennent pas des termitières de terroristes est inconvenant.
Depuis des décennies, au prétexte d’anti-sionisme, une large fraction de la gauche française fait montre d’une indulgence et d’une partialité totales pour les errements d’organisations arabes ennemies de toutes les valeurs de laïcité et de liberté qu’elle devrait défendre. D’où vient cette étrange mansuétude ?
Une explication est rarement donnée aussi prendrais-je du plaisir à la formuler. Pour ces belles consciences (je ne parle pas des petits malfrats qui viennent pour piller et casser et qui se soucient de politique comme de leurs premières Nike), le soutien à la Palestine est une manière d’évacuer la mauvaise conscience latente de la collaboration et des persécutions contre les Juifs durant la seconde guerre mondiale. Puisqu’Israël est qualifié d’Etat raciste et génocidaire, ma foi, tout ce qui a pu se passer en France entre 1940 et 1944 n’était qu’une facette, une illustration, d’un phénomène plus général dont les Juifs sont autant les artisans que les victimes. Il est d’usage en France de tenter d’incriminer le camp adverse, droite ou gauche, en l’accusant d’avoir davantage soutenu l’occupant. La réalité est qu’à droite comme à gauche se trouvaient des résistants et des collaborateurs. Le nombre de ces derniers étant bien plus important, jusqu’en 1942, que celui des premiers. En tout cas, il est avéré que la gauche française - pas seulement les communistes d’avant l’invasion de la Russie par Hitler en juin 1941 - a eu une attitude fort trouble dans cette difficile époque.
Le parcours de François Mitterrand, une fois ses mensonges dissipés, résume parfaitement l’ambiguité de ces destins hésitants. Le refondateur du PS, maître en dissimulation, a toujours su par la suite naviguer à bonne distance des Palestiniens et des Israéliens. L’anti-sionisme forcené d’individus moins habiles et cyniques que lui plonge en revanche ses racines dans ce passé mal passé et il s’est transmis de génération militante en génération militante.
Mais là n’est plus aujourd’hui la question principale puisque le marqueur identitaire en politique de la population issue de l’immigration africaine depuis 1945 est l’anti-sionisme, mot tartuffe pour l’anti-judaïsme. Quoi qu’en disent les belles consciences ci-dessus évoquées, Arabes et Noirs formaient l’énorme majorité des cortèges et rassemblements qui ont égayé Paris et Sarcelles de leurs débordements la semaine dernière. La haine des Juifs, légèrement badigeonnée d’anti-sionisme, a un rôle fédérateur de populations en réalité disparates. Quiconque a vécu ou même simplement voyagé au Maghreb sait combien les populations noires y sont méprisées par les Arabes. Face à Israël, en France, tous se croient frères et les banlieues communient dans la haine du petit Satan. Même l’Islam, dont les rites rigoristes rassurent les esprits faibles et grégaires mais dont l’austérité rebute encore beaucoup de jeunes, n’a pas un tel pouvoir rassembleur.
De la même manière, l’hétérogénéité des conditions sociales des immigrés est forte. Beaucoup s’intègrent tant bien que mal, d’autres vivent d’assistanat, certains de délinquance et trafics en tout genre. Il n’y a pas de commun dénominateur entre eux si ce n’est l’hostilité au pays moyen-oriental honni. Plus commodément encore, la détestation des Juifs peut servir de cosmétique à celle du Blanc, de l’Occidental, du Riche.
Le problème est que la gauche française a cru fournir à ces populations, jusqu’au début des années 2000, un ciment de substitution sous couvert d’antiracisme, par le truchement d’associations fortement subventionnées. Mais la greffe n’a pas pris : les groupes de «potes» comptaient trop de profiteurs et d’inconséquents pour fournir des modèles moraux ou des cadres politiques.
La gauche est donc passée à la doctrine dite de «Terra Nova», dont une note très commentée de mai 2011 au titre explicite : «Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ?» annonçait la couleur. Ce think tank dominé par quelques jeunes énarques cherchant à faire carrière au PS a esquissé les frontières d’un électorat de substitution au fur et à mesure que le prolétariat blanc virait à l’extrême-droite. Ce faisant, il n’a que théorisé une pratique spontanée d’élus clientélistes. Il suffit de voir le scandaleux montage de l’Institut des cultures d’Islam à Paris, mosquée déguisée en centre culturel à seule fin d’être bâtie sur fonds publics pour s’en rendre compte. Plus de vingt millions d’euros furent dépensés par Delanoë, avec le plein appui des communistes et des Verts, pour tordre le coup à la loi de 1905.
En multipliant les entorses au principe de laïcité, en cédant discrètement au communautarisme, cette gauche terranoviste comptait réussir là où tous les SOS Racisme avaient échoué. Ségolène Royal fit, en 2007, un cheval de bataille du thème de la France métissée qu’elle voulait représenter si elle avait été élue. François Hollande put plus discrètement se goberger, en 2012, d’un vote musulman massif en sa faveur. Ces voix furent cruciales dans le résultat de la présidentielle.
Hélas pour lui, tout cela n’était que contrat faustien. Dès lors qu’il ne se résigna pas, par la suite, à épouser totalement la cause palestinienne, seul vrai commun dénominateur à ces populations en politique, ses adeptes se retournèrent contre lui. La mauvaise monnaie communautariste chasse l’autre mauvaise monnaie socialiste. Quand on se fait les serviteur d’intérêts et de pensées obscurs, il faut l’être totalement ...
Fidèle à ses habitudes d’hésitations, Mou-Président courut donc, dans un premier temps, sur le chemin d’une expression plus équilibrée de la position française, où il était reconnu qu’Israël avait légitimement le droit de répliquer à des tirs incessants de roquettes et des enlèvements et meurtres de civils. Puis, conspué par cet électorat de fraîche date et ses représentants, il a choisi de ne plus rien dire que des banalités, laissant son Premier ministre rouler des mécaniques comme il faisait place Beauvau, en interdisant des manifestations.
Cette prohibition n’était naturellement qu’un aveu de faiblesse. Un Etat fort respecte la liberté de descendre dans la rue car il n’hésite pas à réprimer vraiment les débordements. Mais, sur ces deux tableaux, Valls a joué perdant et il doit désormais autoriser de nouvelles manifestations en laissant dire que le service d’ordre de la CGT sera là pour veiller à l’ordre public !
Désespérant de trouver un peuple de substitution à feu le peuple de gauche, légitimant les expressions communautaristes, les Socialistes de Terra Nova et d’Hollande ont ouvert une boîte de Pandore qui n’est pas près de se refermer ...
Combien de grandes consciences françaises ont-elles alors défilé à Barbès ou ailleurs pour dénoncer cette organisation terroriste et confessionnelle qui étripaient d’autres Arabes pour instaurer progressivement sa dictature ? Aucune.
On connaît la rengaine : tout ce que fait Israël pour se protéger est colonialiste, raciste et illégitime puisque Israël n’a pas droit à l’existence, selon la charte du Hamas à laquelle adhère sans trop se poser de questions les manifestants parisiens qui le soutiennent. Ni mur de protection ni «dôme de fer» : les Israéliens devraient subir passivement toutes les attaques et tous les meurtres puisqu’ils sont intrinsèquement coupables. Qu’ils démantèlent leurs implantations à Gaza est normal, qu’ils exigent ensuite que les terres abandonnées ne deviennent pas des termitières de terroristes est inconvenant.
Depuis des décennies, au prétexte d’anti-sionisme, une large fraction de la gauche française fait montre d’une indulgence et d’une partialité totales pour les errements d’organisations arabes ennemies de toutes les valeurs de laïcité et de liberté qu’elle devrait défendre. D’où vient cette étrange mansuétude ?
Une explication est rarement donnée aussi prendrais-je du plaisir à la formuler. Pour ces belles consciences (je ne parle pas des petits malfrats qui viennent pour piller et casser et qui se soucient de politique comme de leurs premières Nike), le soutien à la Palestine est une manière d’évacuer la mauvaise conscience latente de la collaboration et des persécutions contre les Juifs durant la seconde guerre mondiale. Puisqu’Israël est qualifié d’Etat raciste et génocidaire, ma foi, tout ce qui a pu se passer en France entre 1940 et 1944 n’était qu’une facette, une illustration, d’un phénomène plus général dont les Juifs sont autant les artisans que les victimes. Il est d’usage en France de tenter d’incriminer le camp adverse, droite ou gauche, en l’accusant d’avoir davantage soutenu l’occupant. La réalité est qu’à droite comme à gauche se trouvaient des résistants et des collaborateurs. Le nombre de ces derniers étant bien plus important, jusqu’en 1942, que celui des premiers. En tout cas, il est avéré que la gauche française - pas seulement les communistes d’avant l’invasion de la Russie par Hitler en juin 1941 - a eu une attitude fort trouble dans cette difficile époque.
Le parcours de François Mitterrand, une fois ses mensonges dissipés, résume parfaitement l’ambiguité de ces destins hésitants. Le refondateur du PS, maître en dissimulation, a toujours su par la suite naviguer à bonne distance des Palestiniens et des Israéliens. L’anti-sionisme forcené d’individus moins habiles et cyniques que lui plonge en revanche ses racines dans ce passé mal passé et il s’est transmis de génération militante en génération militante.
Mais là n’est plus aujourd’hui la question principale puisque le marqueur identitaire en politique de la population issue de l’immigration africaine depuis 1945 est l’anti-sionisme, mot tartuffe pour l’anti-judaïsme. Quoi qu’en disent les belles consciences ci-dessus évoquées, Arabes et Noirs formaient l’énorme majorité des cortèges et rassemblements qui ont égayé Paris et Sarcelles de leurs débordements la semaine dernière. La haine des Juifs, légèrement badigeonnée d’anti-sionisme, a un rôle fédérateur de populations en réalité disparates. Quiconque a vécu ou même simplement voyagé au Maghreb sait combien les populations noires y sont méprisées par les Arabes. Face à Israël, en France, tous se croient frères et les banlieues communient dans la haine du petit Satan. Même l’Islam, dont les rites rigoristes rassurent les esprits faibles et grégaires mais dont l’austérité rebute encore beaucoup de jeunes, n’a pas un tel pouvoir rassembleur.
De la même manière, l’hétérogénéité des conditions sociales des immigrés est forte. Beaucoup s’intègrent tant bien que mal, d’autres vivent d’assistanat, certains de délinquance et trafics en tout genre. Il n’y a pas de commun dénominateur entre eux si ce n’est l’hostilité au pays moyen-oriental honni. Plus commodément encore, la détestation des Juifs peut servir de cosmétique à celle du Blanc, de l’Occidental, du Riche.
Le problème est que la gauche française a cru fournir à ces populations, jusqu’au début des années 2000, un ciment de substitution sous couvert d’antiracisme, par le truchement d’associations fortement subventionnées. Mais la greffe n’a pas pris : les groupes de «potes» comptaient trop de profiteurs et d’inconséquents pour fournir des modèles moraux ou des cadres politiques.
La gauche est donc passée à la doctrine dite de «Terra Nova», dont une note très commentée de mai 2011 au titre explicite : «Gauche : quelle majorité électorale pour 2012 ?» annonçait la couleur. Ce think tank dominé par quelques jeunes énarques cherchant à faire carrière au PS a esquissé les frontières d’un électorat de substitution au fur et à mesure que le prolétariat blanc virait à l’extrême-droite. Ce faisant, il n’a que théorisé une pratique spontanée d’élus clientélistes. Il suffit de voir le scandaleux montage de l’Institut des cultures d’Islam à Paris, mosquée déguisée en centre culturel à seule fin d’être bâtie sur fonds publics pour s’en rendre compte. Plus de vingt millions d’euros furent dépensés par Delanoë, avec le plein appui des communistes et des Verts, pour tordre le coup à la loi de 1905.
En multipliant les entorses au principe de laïcité, en cédant discrètement au communautarisme, cette gauche terranoviste comptait réussir là où tous les SOS Racisme avaient échoué. Ségolène Royal fit, en 2007, un cheval de bataille du thème de la France métissée qu’elle voulait représenter si elle avait été élue. François Hollande put plus discrètement se goberger, en 2012, d’un vote musulman massif en sa faveur. Ces voix furent cruciales dans le résultat de la présidentielle.
Hélas pour lui, tout cela n’était que contrat faustien. Dès lors qu’il ne se résigna pas, par la suite, à épouser totalement la cause palestinienne, seul vrai commun dénominateur à ces populations en politique, ses adeptes se retournèrent contre lui. La mauvaise monnaie communautariste chasse l’autre mauvaise monnaie socialiste. Quand on se fait les serviteur d’intérêts et de pensées obscurs, il faut l’être totalement ...
Fidèle à ses habitudes d’hésitations, Mou-Président courut donc, dans un premier temps, sur le chemin d’une expression plus équilibrée de la position française, où il était reconnu qu’Israël avait légitimement le droit de répliquer à des tirs incessants de roquettes et des enlèvements et meurtres de civils. Puis, conspué par cet électorat de fraîche date et ses représentants, il a choisi de ne plus rien dire que des banalités, laissant son Premier ministre rouler des mécaniques comme il faisait place Beauvau, en interdisant des manifestations.
Cette prohibition n’était naturellement qu’un aveu de faiblesse. Un Etat fort respecte la liberté de descendre dans la rue car il n’hésite pas à réprimer vraiment les débordements. Mais, sur ces deux tableaux, Valls a joué perdant et il doit désormais autoriser de nouvelles manifestations en laissant dire que le service d’ordre de la CGT sera là pour veiller à l’ordre public !
Désespérant de trouver un peuple de substitution à feu le peuple de gauche, légitimant les expressions communautaristes, les Socialistes de Terra Nova et d’Hollande ont ouvert une boîte de Pandore qui n’est pas près de se refermer ...