Etonnante personnalité que celle de Turner : il continuait parfois à retoucher ses tableaux alors qu'ils étaient exposés en public dans les salons et n'appréciait rien moins que de défier les maîtres anciens ou ses contemporains en reprenant des thèmes et des compositions déjà explorés par d'autres sans négliger d'en changer complètement l'esprit.
Sa technique est toujours surprenante, même pour celui qui a pu l'observer à loisir à Londres où l'essentiel de son oeuvre peint est exposé depuis sa mort. La comparaison entre son tableau de la bataille de Trafalgar et celui d'un de ses contemporains est éloquente. On y voit ce qu'est le génie, une audace absolue, une manière de se moquer des conventions et, pourtant, un résultat final parfaitement maîtrisé. La peinture fit scandale et l'on comprend pourquoi : tout se mêle, non seulement la mer et la fumée des incendies mais aussi et surtout les pavillons et les morts, anglais ou français, leurs sangs versés dans le même bain. Pour célébrer la victoire de l'Union Jack, qu'on voit d'ailleurs en lambeaux, il est sûr qu'on pouvait faire mieux ! Les seuls artistes qui résistent face à un tel challenge sont Rembrandt, dont le "moulin" est un chef d'oeuvre d'énergie tragique et, de manière plus surprenante, Jacob Van Ruysdael avec un paysage maritime tout en noir et gris d'une beauté à couper le souffle et que je n'avais jamais vu à Paris.
Rien que pour ces tableaux, il faut aller au Grand palais.
Quant à l'exposition sur le Tao, elle est fort instructive tant la religion chinoise, ce mélange hétéroclite de principes bouddhistes, confucianistes et, justement, taoistes, n'est pas toujours facile à décrypter. Aucun objet n'y est exceptionnel mais on comprend comment l'art et la religion du céleste Milieu ont pour objectif d'aider les pauvres mortels à accepter leur sort, du mieux qu'ils peuvent, instruits par l'exemple des sages anciens. Plutôt, comme en Occident, que de se rebeller ou de tenter de questionner les puissances divines qui finissent toujours par avoir le dernier mot et sont impénétrables, les méchantes ...
Sa technique est toujours surprenante, même pour celui qui a pu l'observer à loisir à Londres où l'essentiel de son oeuvre peint est exposé depuis sa mort. La comparaison entre son tableau de la bataille de Trafalgar et celui d'un de ses contemporains est éloquente. On y voit ce qu'est le génie, une audace absolue, une manière de se moquer des conventions et, pourtant, un résultat final parfaitement maîtrisé. La peinture fit scandale et l'on comprend pourquoi : tout se mêle, non seulement la mer et la fumée des incendies mais aussi et surtout les pavillons et les morts, anglais ou français, leurs sangs versés dans le même bain. Pour célébrer la victoire de l'Union Jack, qu'on voit d'ailleurs en lambeaux, il est sûr qu'on pouvait faire mieux ! Les seuls artistes qui résistent face à un tel challenge sont Rembrandt, dont le "moulin" est un chef d'oeuvre d'énergie tragique et, de manière plus surprenante, Jacob Van Ruysdael avec un paysage maritime tout en noir et gris d'une beauté à couper le souffle et que je n'avais jamais vu à Paris.
Rien que pour ces tableaux, il faut aller au Grand palais.
Quant à l'exposition sur le Tao, elle est fort instructive tant la religion chinoise, ce mélange hétéroclite de principes bouddhistes, confucianistes et, justement, taoistes, n'est pas toujours facile à décrypter. Aucun objet n'y est exceptionnel mais on comprend comment l'art et la religion du céleste Milieu ont pour objectif d'aider les pauvres mortels à accepter leur sort, du mieux qu'ils peuvent, instruits par l'exemple des sages anciens. Plutôt, comme en Occident, que de se rebeller ou de tenter de questionner les puissances divines qui finissent toujours par avoir le dernier mot et sont impénétrables, les méchantes ...