En partance pour une croisière de noces ?
Une girouette sur un pédalo : François Hollande et le mariage homo
Le président normal a une chance presque anormale. Les déchirements de l’UMP sont arrivés à point nommé pour lui permettre de garder le sourire dans un exercice de contorsion qui relève plus du cirque que de la politique.
Résumons-nous. Il lance d’abord un sujet polémique destiné à faire diversion face à la crise et coller une image soi-disant ringarde à l’opposition : le mariage dit «pour tous». Bel euphémisme pour parler d’une réforme qui, au contraire, ne concernera qu’une petite minorité. Patatras ! La manoeuvre est perçue comme telle par nombre de Français, ce que des études discrètes ont sans doute confirmé puisque, ces dernières semaines, François Hollande s’est fait beaucoup moins catégorique sur le sujet. Au vu de son attitude extrêmement précautionneuse, il est possible que son propre électorat ne soit pas très chaud et que le président en soit informé. Pour cet homme dont les convictions sont solubles dans les sondages, ce combat devenait donc douteux.
Le voilà tirant de son chapeau une idée particulièrement saugrenue et attentatoire au principe d’égalité entre les citoyens : les maires pourront, s’ils le souhaitent, faire jouer une sorte de droit de retrait pour refuser d’unir les homosexuels.
Cette annonce était étonnante à plus d’un titre.
D’abord, si la loi crée un droit au nom d’une évolution sociale et d’un principe moral, admettre que, pour des raisons d’éthique personnelle, des élus puissent refuser de le mettre en oeuvre sape la légitimité même de la réforme. Si le mariage est un droit pour les homosexuels, il n’y a aucune raison valable pour que ce ne soit pas un devoir pour les maires. Admettre le contraire, c’est concéder l’illégitimité possible de ladite loi.
Pour se justifier Hollande a donc, un bref moment, sorti de son chapeau la «liberté de conscience» des édiles, les assimilant en quelque sorte à des médecins à qui la loi permet de refuser de pratiquer les IVG. Mais ces médecins ne sont pas des officiers d’état-civil et, au surplus, ils doivent informer avec un grand luxe de précautions et par avance leurs patients de leur opposition personnelle à l’avortement. Bref, la confusion la plus complète régnait dans l’esprit du chef étrange que les élections nous ont donné.
Par ailleurs, dans sa mise en oeuvre, l’échappatoire «hollandaise» était absurde. Un maire pouvait refuser de célébrer le mariage en confiant la cérémonie à un de ses adjoints. Quid si aucun n’accepte ? Faudra-t-il en réquisitionner un manu militari ? Et lequel ? Ou devra-t-on expédier les tourtereaux dans une commune voisine ?
En réalité, ces hésitations traduisaient surtout la faiblesse des convictions de Mou-Président le bien nommé.
Cette prudence extrême s’est finalement transformée en couardise totale quand Hollande a constaté que sa reculade heurtait son propre camp. Face au tollé chez les Verts, au PCF, chez les Radicaux de gauche et aux réactions hostiles de Socialistes sensibles aux revendications des homosexuels, Hollande n’a pas tenu plus d’une demi-journée. La liberté de conscience des maires, soudain, a disparu ! Le président a-t-il conscience qu’il prend des libertés avec le simple bon sens ?
Cette volte-face est concomitante de celle sur les rythmes scolaires qui a laissé Peillon pantois. Elle démontre qu’on peut légitimement douter de la stature d’un politicien, certes retors, mais qui paraît s’être faufilé à l’Elysée. Ses refus face aux obstacles peuvent de plus en plus difficilement être considérés comme de l’habileté.
Imagine-t-on ce que cela donnerait en cas de crise diplomatique ou sociale grave ? Décidément, Hollande peut remercier les belligérants de l’UMP. Mais le sentiment désagréable que cet homme ne peut prospérer, comme une métastase, que sur l’affaiblissement des autres s’impose peu à peu.
C'est aussi LA , qu'on boit la tasse ...
Le président normal a une chance presque anormale. Les déchirements de l’UMP sont arrivés à point nommé pour lui permettre de garder le sourire dans un exercice de contorsion qui relève plus du cirque que de la politique.
Résumons-nous. Il lance d’abord un sujet polémique destiné à faire diversion face à la crise et coller une image soi-disant ringarde à l’opposition : le mariage dit «pour tous». Bel euphémisme pour parler d’une réforme qui, au contraire, ne concernera qu’une petite minorité. Patatras ! La manoeuvre est perçue comme telle par nombre de Français, ce que des études discrètes ont sans doute confirmé puisque, ces dernières semaines, François Hollande s’est fait beaucoup moins catégorique sur le sujet. Au vu de son attitude extrêmement précautionneuse, il est possible que son propre électorat ne soit pas très chaud et que le président en soit informé. Pour cet homme dont les convictions sont solubles dans les sondages, ce combat devenait donc douteux.
Le voilà tirant de son chapeau une idée particulièrement saugrenue et attentatoire au principe d’égalité entre les citoyens : les maires pourront, s’ils le souhaitent, faire jouer une sorte de droit de retrait pour refuser d’unir les homosexuels.
Cette annonce était étonnante à plus d’un titre.
D’abord, si la loi crée un droit au nom d’une évolution sociale et d’un principe moral, admettre que, pour des raisons d’éthique personnelle, des élus puissent refuser de le mettre en oeuvre sape la légitimité même de la réforme. Si le mariage est un droit pour les homosexuels, il n’y a aucune raison valable pour que ce ne soit pas un devoir pour les maires. Admettre le contraire, c’est concéder l’illégitimité possible de ladite loi.
Pour se justifier Hollande a donc, un bref moment, sorti de son chapeau la «liberté de conscience» des édiles, les assimilant en quelque sorte à des médecins à qui la loi permet de refuser de pratiquer les IVG. Mais ces médecins ne sont pas des officiers d’état-civil et, au surplus, ils doivent informer avec un grand luxe de précautions et par avance leurs patients de leur opposition personnelle à l’avortement. Bref, la confusion la plus complète régnait dans l’esprit du chef étrange que les élections nous ont donné.
Par ailleurs, dans sa mise en oeuvre, l’échappatoire «hollandaise» était absurde. Un maire pouvait refuser de célébrer le mariage en confiant la cérémonie à un de ses adjoints. Quid si aucun n’accepte ? Faudra-t-il en réquisitionner un manu militari ? Et lequel ? Ou devra-t-on expédier les tourtereaux dans une commune voisine ?
En réalité, ces hésitations traduisaient surtout la faiblesse des convictions de Mou-Président le bien nommé.
Cette prudence extrême s’est finalement transformée en couardise totale quand Hollande a constaté que sa reculade heurtait son propre camp. Face au tollé chez les Verts, au PCF, chez les Radicaux de gauche et aux réactions hostiles de Socialistes sensibles aux revendications des homosexuels, Hollande n’a pas tenu plus d’une demi-journée. La liberté de conscience des maires, soudain, a disparu ! Le président a-t-il conscience qu’il prend des libertés avec le simple bon sens ?
Cette volte-face est concomitante de celle sur les rythmes scolaires qui a laissé Peillon pantois. Elle démontre qu’on peut légitimement douter de la stature d’un politicien, certes retors, mais qui paraît s’être faufilé à l’Elysée. Ses refus face aux obstacles peuvent de plus en plus difficilement être considérés comme de l’habileté.
Imagine-t-on ce que cela donnerait en cas de crise diplomatique ou sociale grave ? Décidément, Hollande peut remercier les belligérants de l’UMP. Mais le sentiment désagréable que cet homme ne peut prospérer, comme une métastase, que sur l’affaiblissement des autres s’impose peu à peu.
C'est aussi LA , qu'on boit la tasse ...