Les misérables manquent de tout, y compris de mots ou d’images pour décrire leur condition. Fort heureusement, depuis Hugo, quelques artistes bourgeois leur sont venus efficacement en aide. Leur dénonciation est d’autant plus forte qu’elle est n’est pas larmoyante et ne cède pas à l’emphase. La sobriété des photographies de Werner Bischof, exposées à la galerie "Fait & Cause" vaut donc mieux que tous les discours pour montrer la triste condition des peuples européens quand les feux de la deuxième guerre mondiale étaient encore mal éteints.
Werner Bischof était né suisse et prospère, d’une famille réussissant dans l’industrie pharmaceutique. Jeune trentenaire, en 1945 et 1946, il publie deux grands reportages dans la revue « Du » sur les pays ravagés, les réfugiés, les silhouettes se faufilant au milieu des décombres, les dos courbés de ceux qui triment pour s’accrocher à la vie, le regard des enfants qui ignorent qu’un monde de paix et de confort est possible.
Les cadrages, le jeu des lumières et des ombres, tout est fait pour que surgisse la tragique réalité, sans détour mais sans misérabilisme non plus. Bref, du grand art, une extrême maîtrise pour un technicien encore jeune et beaucoup d’altruisme dans le message politique omniprésent. A l’époque, nul ne savait comment cette période tournerait ni même si l’humanité parviendrait à sortir de son cauchemar de sept ans. On ne trouve donc dans le regard de Bischof ni optimisme, ni pessimisme ; simplement un constat froid et terriblement efficace.
Plus tard, Bischof reçut des commandes plus joyeuses, qui le menèrent en Extrême-Orient notamment. Mais il restait marqué par son attirance pour la mise en lumière de la misère et il connut la célébrité grâce à un sensationnel reportage sur l’Inde d’alors.
Il mourut bêtement d’un accident d’automobile, au Pérou, à 38 ans. En si peu d’années, il a laissé la trace durable de son regard. L’exposition de la rue Quincampoix lui rend un hommage d’autant plus utile que le public français a eu peu souvent l’occasion de voir ses œuvres.
Werner Bischof était né suisse et prospère, d’une famille réussissant dans l’industrie pharmaceutique. Jeune trentenaire, en 1945 et 1946, il publie deux grands reportages dans la revue « Du » sur les pays ravagés, les réfugiés, les silhouettes se faufilant au milieu des décombres, les dos courbés de ceux qui triment pour s’accrocher à la vie, le regard des enfants qui ignorent qu’un monde de paix et de confort est possible.
Les cadrages, le jeu des lumières et des ombres, tout est fait pour que surgisse la tragique réalité, sans détour mais sans misérabilisme non plus. Bref, du grand art, une extrême maîtrise pour un technicien encore jeune et beaucoup d’altruisme dans le message politique omniprésent. A l’époque, nul ne savait comment cette période tournerait ni même si l’humanité parviendrait à sortir de son cauchemar de sept ans. On ne trouve donc dans le regard de Bischof ni optimisme, ni pessimisme ; simplement un constat froid et terriblement efficace.
Plus tard, Bischof reçut des commandes plus joyeuses, qui le menèrent en Extrême-Orient notamment. Mais il restait marqué par son attirance pour la mise en lumière de la misère et il connut la célébrité grâce à un sensationnel reportage sur l’Inde d’alors.
Il mourut bêtement d’un accident d’automobile, au Pérou, à 38 ans. En si peu d’années, il a laissé la trace durable de son regard. L’exposition de la rue Quincampoix lui rend un hommage d’autant plus utile que le public français a eu peu souvent l’occasion de voir ses œuvres.